Après
l’occupation, le 20 février, de la cour du ministère du Travail et le
rassemblement qui a eu lieu suite à l’interpellation de Gaël Quirante,
les postiers et postières des Hauts-de-Seine continuent à maintenir
la pression sur la boîte avec des actions symboliques permettant de
visibiliser la grève.
Le 28 février, ils se sont
rendus au Salon de l’Agriculture pour interpeller Bruno Le Maire,
ministre de tutelle de La Poste, qui avait promis de suivre
personnellement le dossier de la grève du 92. Mais visiblement, ce
dernier a changé d’avis, puisqu’il a répondu aux grévistes : « Philippe
Wahl est le président de La Poste, c’est à lui de gérer ça ». Il a même
eu le culot d’ajouter : « J’ai regardé personnellement le dossier, il y a
eu des comportements qui ont été inacceptables. » Sans doute M. Le
Maire voulait-il parler du cadre de La Poste qui a cassé le nez d’un des
grévistes, Nordine, il y a deux semaines ? Mais plutôt que de répondre
aux interrogations des grévistes, le ministre a préféré s’enfuir,
exfiltré par son service de sécurité, qui a d’ailleurs usé de la
violence pour éloigner les postiers et postières.
Répression et asphyxie financière
La
vidéo de cette action a largement été relayée sur les réseaux sociaux,
notamment des pages de Gilets jaunes qui, eux aussi, n’en peuvent plus
de l’arrogance de ce gouvernement. Avec les différentes actions menées
ces dernières semaines (occupation du siège de La Poste, interpellations
de ministres, envahissement du ministère du Travail…), la grève
commence à rencontrer un large écho, y compris à un niveau national.
Cependant,
la direction de La Poste semble déterminée à ne pas céder, et même à
écraser ce mouvement de grève, pour briser une équipe combative. C’est
la raison pour laquelle elle fait appel à la répression la plus
brutale : depuis le 26 mars 2018, début de la grève, ce sont 12
interventions policières, dont 4 avec des violences, qui ont eu lieu,
500 constats d’huissier, et 70 vigiles privés qui ont été mobilisés sur 4
sites. Dernier fait en date : la boîte demande 3 mois de mise à pied
pour Xavier Chiarelli, pour des faits remontant à 2014.
Mais
elle cherche aussi à écraser cette grève en asphyxiant financièrement
les grévistes. Depuis le 26 mars dernier, elle verse des paies à 0 euro à
tous les grévistes. Cela a des conséquences concrètes sur la vie des
grévistes, qui ne touchent plus rien de la boîte depuis 11 mois.
Étendre et visibiliser le soutien à la grève
Même
si cela n’entame pas la détermination des grévistes, il est plus que
jamais nécessaire de verser et de faire verser à la caisse de grève.
Dans toutes les structures où nous militons, notamment nos organisations
syndicales, nous devons demander que des dons soient faits à la caisse
de grève. De la même manière, afin de visibiliser le soutien dont
bénéficie la grève, il faut faire voter des motions de soutien à la
grève.
La boîte a subi une série de défaites
juridiques, notamment le fait que Gaël Quirante soit maintenu dans ses
mandats et puisse continuer à intervenir sur les centres. Pour tenter de
parer au chaos postal provoqué dans le département par le conflit, elle
a dû embaucher en CDI une série d’intérimaires. Tout cela est à mettre
au compte de la lutte acharnée des postiers et postières du 92. Mais
pour que ces derniers puissent obtenir satisfaction sur leurs
revendications, notamment le retrait des réorganisations, le refus de la
méridienne et des suppressions des tournées, il est plus que jamais
nécessaire d’étendre et de visibiliser le soutien à la grève.
Correspondante
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 466 (07/03/19)
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