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Publié dans la presse du NPA
 / La direction d'Amazon joue la montre
Après
 sa condamnation, qui a résonné comme un coup de tonnerre, par le 
tribunal judiciaire le 14 avril dernier, confirmée par la cour d’appel 
le 24 avril, Amazon continue ses manœuvres pour l’esquiver, à commencer 
par l’annonce le 7 mai de se pourvoir en cassation.
Amazon a d’abord fermé ses six entrepôts français, le 16 avril, au 
motif que l’entreprise risquait une astreinte record en cas de livraison
 de produits jugées non essentiels par le tribunal, et ce alors même 
qu’elle communiquait depuis plusieurs semaines sur le fait d’avoir 
priorisé ceux essentiels en temps de confinement (alimentaire, hygiène 
et médical). Même si la cour d’appel a élargi la liste des produits à la
 bureautique par exemple, lui permettant désormais d’écouler 50 % de son
 catalogue, elle prolonge, jusqu’au 13 mai inclus, sa fermeture, tout en
 poursuivant ses livraisons, en mode dégradé, depuis ses plateformes 
européennes frontalières et en recourant aussi aux services de La Poste.
On l’a compris : sa priorité n’est pas la sécurité de son personnel 
comme elle le prétend en s’achetant de pleines pages de publicité dans 
la presse, c’est bien de tourner plus que jamais pour amasser des 
profits records dans la période !
Vers une reprise tendue
Les syndicats sont eux satisfaits d’avoir mis durablement à l’abri du
 virus 11 000 salariés (et leurs proches), qui se voient maintenir dans
 l’intervalle leur salaire, primes incluses, à 100 % par l’entreprise 
elle-même. Ça n’aura pas empêché cette dernière, sans doute pour se 
victimiser davantage, de demander le chômage partiel que le gouvernement
 a annoncé lui avoir refusé le 4 mai dernier, dans la mesure où il ne 
s’appliquait pas suite à une décision de justice.
Malgré ce nouveau revers, la direction reste arrogante et a débuté 
pour la forme la procédure d’information-consultation des CSE, préalable
 à la reprise d’activité, cochant les jours sur le calendrier, comme le 
gouvernement qui a, par décret, raccourci drastiquement les délais de la
 dite procédure en vue du déconfinement et de la reprise du travail ce 
lundi.
Amazon court pourtant le risque, en voulant relancer son activité 
comme si de rien n’était hormis quelques mesures de sécurité 
supplémentaires telles l’installation de caméras thermiques, de voir 
l’épidémie repartir en son sein… et donc la contestation. Elle devrait 
plutôt méditer la portée du jugement qui a gelé la réouverture de 
l’usine Renault de Sandouville et même la position de sa maison-mère 
américaine, qui compte réinvestir les profits dans la sécurité de son 
personnel alors qu’on déplore déjà plusieurs morts dans les entrepôts 
outre-Atlantique, là ou les dirigeants français continuent à être dans 
le déni et manifestement guidés par leur amour-propre.
L. D. 
 
 
 

