Macron, rempart contre rien et surtout pas les patrons !

Le 19 avril lors de son intervention, Édouard Philippe a été clair comme de l'eau de roche : cette crise sanitaire va entraîner une crise économique qui ne fait que commencer, elle sera brutale ! La semaine dernière, c'est Bruno Le Maire qui poursuivait sur Europe 1 : il y aura des faillites et des licenciements dans les mois à venir. 

Dès le mois de mars, ça commençait : 7,1% de chômage en mars par des non-renouvellements de contrats courts et des reports d'embauche. Redressement judiciaire pour les enseignes Naf Naf, Alinéa, André ! 1 million d'entreprises auront touché 100 milliards d'euros pour « les aider » à assumer le chômage partiel. Et comme tout est bien fait pour les patrons, une fois cette période achevée, grâce à l'accord de performance collective (APC) de Muriel Pénicaud les entreprises ont alors la possibilité de revoir temporairement les conditions de travail : cela va du grignotage des RTT à faire travailler certains jours fériés en passant par l'augmentation de la durée du travail ! 

Mais tout cela ne représente qu'une entrée en matière. Cette semaine, on est passé à la vitesse supérieure. Comme en 2009, c'est l'automobile qui inaugurera les premières charrettes de licenciements. Pas moins de 4 sites de Renault sont menacés de fermeture alors que l'entreprise a touché 5 milliards de prêt garanti par l'État ! 

Et alors, c'est quoi ce silence ?!

Difficile de ne pas mesurer jusqu'à quelle hauteur ce gouvernement est prêt à faire céder toutes les digues des droits du monde du travail et de la jeunesse. C'est un bras de fer d'ampleur qui doit s'engager. Mais quel silence alors en face ! Combien faudra-t-il encore de milliards offerts rubis sur l'ongle aux capitalistes, combien de lois liberticides encore à subir, combien de morts du Covid-19, combien de tués par la police pour qu'enfin, une expression des organisations politiques, syndicales et associatives liées au mouvement ouvrier voit le jour pour dire STOP ! A quoi cela sert-il de se réunir le mercredi 20 mai à plusieurs dizaines d'organisations nationales pour ne même pas aboutir à l'expression unitaire d'une présence aux rassemblements devant les hôpitaux ! A quoi sert de disserter sur le monde d'après qui ne devra plus être comme avant si on ne se donne pas les moyens du rapport de force indispensable pour contrer Macron et sa clique ? 

Heureusement, les manifs et les grèves se déconfinent ! 

La colère est bien loin d'être toujours mauvaise conseillère. Elle mène parfois au refus absolu, déterminé de ne pas brader sa dignité et son existence. Après des semaines à soigner et se battre contre ce virus dans les conditions dégradées de l'hôpital, les soignants ont pris le temps de battre le pavé en organisant des rassemblements pour revendiquer des moyens, des lits, du personnel qualifié, des augmentations de salaires ! Et la bonne nouvelle c'est qu'au fil des jours, par grappes, d'autres secteurs les rejoignent. Ce mardi 26 mai, à Lyon, Alençon, Lille, Bordeaux, Clichy, Saint-Étienne-du-Rouvray, Marseille, des rassemblements souvent de plus d'une centaine de personnes ont donné de la visibilité à ce qui existe depuis plusieurs semaines et qui, comme à Toulouse comme à l'hôpital Debré à Paris, a réuni plusieurs centaines de manifestants ! 

De ces cadres a émergé une date centrale de mobilisation pour la santé le 16 juin ! C'est une perspective qui ne peut rester celle d'un seul secteur. Une grève est en cours aux fonderies de Bretagne suite à l'annonce de la fermeture des sites de Renault. A La Poste, la direction tente d'accélérer les réorganisations. Pareil dans l'éducation nationale où les suppressions de poste auront bientôt surpassé le virus ! De toutes parts nous sommes démolis par cette politique des profits. Mais on n'a pas fait des semaines de grève cet hiver contre la réforme des retraites et pour notre avenir pour qu'ils piétinent notre présent. Le 16 juin doit devenir la première journée de grève interprofessionnelle post-confinement. Ils ont voulu, au mépris de notre santé, nous entasser dans les transports publics et nous confiner sur nos postes de travail, montrons-leur qu'on a compris le message, reprenons le chemin de la rue, de la grève, de la résistance et de la riposte

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