Un
rapport de l'ONG Oxfam publié en début de semaine l'affirme : depuis
trente ans, 1 % la population mondiale (la partie la plus riche) a émis
deux fois plus de gaz à effet de serre que les 50 % les plus pauvres de
l'humanité. Mais c'est bien cette seconde moitié qui fait les frais de
la crise environnementale, de la montée des eaux, des aléas
météorologiques les plus extrêmes, sans parler de la pollution de l'air
et de l'eau. Cette réalité se vérifie tant à l'échelle mondiale qu'à
celle de chaque pays et région.
Le capitalisme, un système irresponsable
Il
y a un an, le 26 septembre 2019, l'usine chimique Lubrizol de Rouen et
des entrepôts se trouvant à proximité étaient touchés par un incendie
ravageur. Même si le nuage de pollution s'est déplacé à des dizaines de
kilomètres à la ronde, sans faire de distinction dans la population
qu'il survolait, ce sont bien sûr les travailleurs et travailleuses
habitant à proximité des zones industrielles qui se sont trouvés le plus
en danger... Et certainement pas le propriétaire de l'usine, le
multi-milliardaire Warren Buffett !
À Rouen, le collectif
unitaire « Plus jamais ça » appelle à manifester le jour de
l'anniversaire de l'incendie. Pour le moment, aucun suivi de la santé de
la population n'a été mis en place, ce qui serait un minimum pour agir
en conséquence. Quant aux mesures de sécurisation des sites industriels,
elles semblent bien dérisoires pour espérer prévenir de futurs
accidents.
D'ailleurs, depuis un an, d'autres sites normands
classés Seveso, comme Lubrizol, ont connu des incidents inquiétants : le
14 décembre, une pompe de pétrole a pris feu dans la raffinerie Total
de Gonfreville-l'Orcher, le 13 mars une explosion a eu lieu dans l'usine
d'agrocarburants SAIPOL à Grand-Couronne, suivie d'un incendie, le 25
juillet, un incident électrique s'est déclaré dans l'usine chimique
Borealis de Grand-Quevilly, entraînant un important dégagement de fumée
jaune...
Pour notre santé et notre sécurité : à nous de décider !
Rien
d'étonnant à ce que cela continue : ce ne sont ni les Warren Buffet, ni
les Emmanuel Macron qui imposeront des normes trop contraignantes à la
production capitaliste ! Seuls ceux et celles qui n'ont pas de profits à
protéger y ont intérêt... c'est-à-dire la majorité de la population !
C'est
bien à nous toutes et tous de mettre cette économie sous contrôle. Qui
peut prétendre avoir une meilleure expertise pour déterminer les mesures
et les normes à appliquer que les travailleurs et les travailleuses du
secteur ? Comment mettre fin à la folle course aux profits, sinon en
mettant l'entièreté du secteur des industries dangereuses sous contrôle
de la population ?
Cela nécessite d'en exproprier les rapaces qui
s'enrichissent sur le travail du plus grand nombre et se gavent au
passage de subventions publiques. Ainsi, la grande majorité
pourra-t-elle déterminer quelles activités sont nécessaires... et
lesquelles pourraient être remplacées par des productions bien plus
utiles et respectueuses de nos vies.
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