Edito du 10/06/14

Contre ce gouvernement au service du MEDEF, 

les cheminots ont raison de faire grève !


Les cheminots sont massivement en grève depuis le mardi 10 juin à 19h. A l'heure où ces lignes sont écrites, nous ne connaissons pas encore le pourcentage de grévistes, mais nous pouvons déjà dire qu'il reflétera le climat explosif qui existe dans la boite depuis plusieurs semaines. Ainsi, le 22 mai dernier, plus de 20 000 cheminots ont participé à une manifestation nationale à Paris, c'est à dire près d'1 cheminot sur 5 (sans compter les cadres). Et depuis, dans tous les services et toutes les régions, la colère s'est largement exprimée pendant la préparation de la grève. Ce que les cheminots refusent massivement, c'est la réforme ferroviaire que Hollande et Pépy veulent imposer dans les prochains jours.

Réforme ferroviaire = dégradation des conditions de travail pour les cheminotEs + baisse de la qualité de service pour les usagers !

Cette réforme poursuit 2 objectifs. Tout d'abord, elle organise l'éclatement de la SNCF en 3 entreprises différentes : le gouvernement veut séparer les activités déficitaires (aiguillage et entretien du réseau) des activités rentables (faire rouler des trains et les commercialiser) afin de privatiser ces dernières. En procédant ainsi, il applique fidèlement le principe libéral : « privatiser les profits et nationaliser les pertes ». Et pour que ce joli cadeau au MEDEF ne soit pas empoisonné, l'entreprise gestionnaire du réseau (qui resterait publique) hériterait des 40 milliards d'€ de dette du système ferroviaire... avec l'objectif de les rembourser grâce aux gains de productivité et aux suppressions de postes ! Cette réforme aura donc des conséquences dramatiques sur la qualité des transports (déjà bien basse...) et même sur la sécurité des circulations ferroviaires. C'est juste honteux, quelques mois à peine après la catastrophe ferroviaire de Brétigny sur Orge, dont la cause principale était le manque d'investissement dans le réseau et la surcharge de travail des agents d'entretien des voies...

Le deuxième objectif de la réforme est de « baisser le coût du travail » des cheminots, c'est à dire de leur appliquer le principe sarkozyste du « travailler plus pour gagner moins ». Sous le prétexte de l'égalité, Hollande et Pépy veulent tirer les conditions de travail des 160 000 cheminots de la SNCF vers le bas, en les harmonisant sur celles des 3000 cheminots qui bossent pour des boites privées... Après l'ANI et les accords de compétitivité dans l'industrie, le gouvernement s'attaque encore une fois aux travailleurs, pour satisfaire les demandes du MEDEF !

Pour un mois de juin combatif !

Mais heureusement, les cheminots ne se laissent pas faire. Ils se battent massivement pour le retrait de la réforme, malgré les mensonges des médias, du gouvernement et de Pépy. Et ils se battent aussi contre des problèmes qui existent dans toutes les entreprises aujourd'hui : contre le sous-effectif permanent, contre les suppressions de postes, contre les bas salaires... Comme toujours, gouvernement et médias essaient de casser la grève en montant les usagers contre les grévistes, sur le thème de la prise d'otage... Bien au contraire, que l'on soit travailleur, chômeur, ou jeune, nous sommes dans le même camp que les cheminots en lutte, et contre ce gouvernement au service du MEDEF ! Ce gouvernement faible et impopulaire, qui n'a représenté que 6% des électeurs aux élections européennes ! Même Guillaume PEPY (le PDG de la SNCF) ne s'y est pas trompé, quand il a écrit le 5 juin dernier : « Cette grève me paraît potentiellement dangereuse. Si elle était reconduite et entraînait des perturbations excessives dans le pays, je crois que le gouvernement, qui se trouve dans une position affaiblie, pourrait être tenté d'annuler la réforme ». Prenons-le au sérieux : soutenons la grève des cheminots, et prenons exemple sur eux ! Dans tous les secteurs, ce n'est que par la lutte et la résistance collective que l'on pourra sortir la tête de l'eau !

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