Éditorial du 29/01/19

La colère est toujours dans la rue : 
exprimons-la aussi sur nos lieux de travail ! 

Non content d'une répression policière toujours plus brutale, le gouvernement continue de faire la sourde oreille avec son « grand débat » dont il annonce les résultats par avance : pas d'augmentation des salaires, pas de retour de l'ISF, des coupes maintenues dans les services publics... Mais Macron et sa politique sont toujours autant rejetés dans la population. 

Notre identité, c'est celle de notre classe 

Samedi dernier, dans plusieurs villes, à l'occasion des manifs des Gilets Jaunes, des groupuscules d'ultra-droite ont attaqué des cortèges du mouvement ouvrier, comme celui du NPA à Paris, dans lequel on a dénombré plusieurs blessés. Les fascistes montrent leur vrai visage : celui de chiens de garde du système, qui ne supportent pas la combativité des opprimés et des exploités. 

Ces partisans de l'extrême droite voudraient faire taire les revendications de la classe ouvrière, au nom d'une prétendue « unité nationale ». Ils veulent nous ranger derrière le drapeau tricolore de la France, plutôt que derrière des banderoles qui expriment des revendications anticapitalistes, pour l'émancipation de tous et de toutes. 

Il est bien illusoire de vouloir unifier « le peuple français », comme si avoir une même nationalité voulait dire avoir les mêmes intérêts. La seule unité qui vaille, c'est celle de tous ceux et toutes celles qui triment pour engraisser une minorité de possédants. Notre camp doit se regrouper et faire entendre sa voix lors des manifestations pour défendre ses propres revendications et ses intérêts qui sont opposés à ceux des courants réactionnaires qui veulent profiter de la colère sociale. Quels que soient notre nationalité, notre couleur de peau, notre genre, notre orientation sexuelle ou encore nos croyances religieuses, c'est avant tout notre classe sociale qui doit nous unir. 

Notre arme, c'est la grève 

Appartenir à cette classe nous donne un pouvoir unique : celui d'arrêter le travail pour bloquer l'économie. Les exemples ne manquent pas, des postiers et postières des Hauts-de-Seine en grève pour leurs conditions de travail, aux profs qui se mobilisent pour contester les attaques contre l'éducation. Les victoires sont là, des femmes de ménage du palace « Park Hyatt » à Paris, qui ont obtenu des avancées salariales suite à leur grève, au personnel de l'hôpital Pinel d'Amiens qui a obtenu des créations de postes après une lutte acharnée. Mais jusqu'à présent, chaque secteur a sa journée de grève, souvent sans lendemain, chaque grève reconductible est isolée des autres. 

L'appel lancé à une grève générale le 5 février est l'occasion de montrer notre force et notre détermination. Certes, les directions syndicales n'y proposent pas de suites. Ce n'est pourtant pas en un jour que nous ferons tomber le gouvernement. Mais en nous saisissant de cette journée, nous pouvons faire passer la colère de la rue aux entreprises. Il n'y a rien que le gouvernement et le patronat puissent redouter davantage.

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