La source de cette inégalité salariale dépasse l’organisme gestionnaire et trouve son origine dans la convention 51 (CCN51) appliquée dans l’établissement. En effet, celle-ci n’a pas réajusté les grille de salaires, alors que la convention collective nationale 66 l’a fait depuis longtemps. Toutes les EJE relevant de la CCN51 sont donc sous-payées, et cela mériterait un mouvement national !
Parce que les 6 salariées qui se battent sont des femmes
Parce qu’elle met en lumière des inégalités salariales...
Le secteur social est en soi un secteur assez féminisé : il fait partie de la grande famille des professions du care : des professions peu valorisées, sous-payées, largement occupées par des femmes. Lorsque ces professions du social impliquent des soins physiques à des personnes dépendantes (jeunes enfants, personnes âgées, personnes en situation de handicap), les inégalités sont encore plus flagrantes. Ainsi, si les hommes sont minoritaires mais présents dans certains secteurs/certaines professions (chez les ES notamment), ils se font de plus en plus rare auprès des très jeunes enfants. Ainsi, l’écrasante majorité des EJE sont des femmes, et sont moins bien payées, jusque dans les structures.
...liées au système capitaliste et patriarcal
Si les professions du care sont majoritairement occupées par des femmes, c’est qu’historiquement, et encore actuellement, les femmes ont été assignées aux tâches domestiques, à la garde des enfants, au don de soi, que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle. En effet, les compétences attendues dans les métiers du social (sollicitude, patience, capacité d’écoute et de soin) sont présentées comme innées, comme le serait le fameux « instinct maternel ». Mêmes les bourgeoises, qui ne vendaient pas leur force de travail, occupaient leur temps libres avec les œuvres de charité. Aujourd’hui encore, le patriarcat tient debout parce que les femmes effectuent une grande majorité de ce travail de care : que cela se fasse au sein des familles ou bien par l’inégale répartition du travail salarié. Or la prédisposition des femmes à ces métiers n’est pas innée mais construite, tout comme l’instinct maternel n’existes que parce qu’on assigne les filles et les femmes à cette place là. Si pour une femme, s’occuper des enfants, être patiente, maternelle, est une seconde nature, alors pourquoi la payer comme un vrai travail ? Mettre en avant l’inégalité salariale dans ce domaine et réclamer l’égalité, équivaut à une avancée vers l’émancipation de toutes les femmes.
Pourquoi il est nécessaire de soutenir les salariées de la société philanthropique dans leur lutte :
SOUTENONS LES EJE ! A valeur égale, salaire égal !