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Publié dans la presse du NPA
 / Grève du 12 novembre : pour une journée « école morte » et le début d’une lutte prolongée !
14:25
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Publié dans la presse du NPA
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Alors
 que, depuis la rentrée, le ministre Blanquer a multiplié les 
déclarations provocatrices et les attaques directes contre l’ensemble du
 système scolaire, le 12 novembre sera la première journée de grève 
nationale spécifique au secteur de l’éducation.
Ce
 sont d’abord la FSU, le Sgen-CFDT et l’UNSA qui ont lancé l’appel à 
mobilisation, mais seulement contre les 2 600 suppressions de postes 
dans le second degré car la CFDT et l’UNSA ne demandent pas le retrait 
des « réformes » gouvernementales (« école de la confiance », réforme de
 la voie pro, réforme du lycée et du bac, Parcoursup). Cet appel a été 
lancé juste avant la mobilisation interprofessionnelle du 9 octobre, 
avec pour conséquence le fait de voir des collègues renoncer à 
participer à la première pour se « réserver » pour la seconde. Les 
autres syndicats (CGT, FO, SUD, SNALC) ont ensuite rallié l’appel en 
insistant sur la nécessité d’exiger également le retrait des réformes 
Blanquer, car les suppressions de postes sont intrinsèquement liées à 
celles-ci. Résultat : il n’y a pas d’appel unitaire de toutes les 
fédérations mais des appels séparés. La FSU a préféré s’arrimer aux deux
 organisations syndicales qui ont accompagné toutes les réformes du 
gouvernement Hollande et qui continuent de faire de même avec celles de 
Macron. Cela aura forcément des conséquences sur l’évolution de sa 
stratégie, déjà bien peu combative ces dernières années…  
Une occasion à saisir pour que s’exprime la colère montante
À
 tous les niveaux du système éducatif, on assiste à une dégradation 
brutale des conditions de travail et d’étude. Le 12 novembre doit 
d’abord être l’occasion de rassembler dans la grève et dans la rue tous 
les personnels, de la maternelle à l’université, mais aussi les lycéens
 et les étudiants. C’est un des premiers enjeux car ni les fédérations 
étudiantes ni celles des personnels de l’enseignement supérieur n’y 
appellent. Comme si on pouvait encore « saucissonner » les problèmes qui
 touchent notre secteur, voire tenter d’opposer le primaire qui aurait 
été « mieux loti » au « secondaire sacrifié » ! Nous sommes tous 
frappés par le même mal, nous devons lutter ensemble sous peine d’en 
crever les uns derrière les autres ! 
Les mesures 
Blanquer pour le primaire sont de la poudre aux yeux, puisque la 
limitation à 12 élèves dans les classes de CP et de CE1 des zones 
d’éducation prioritaire est en partie assumée par les autres classes de 
ces mêmes écoles et par les autres écoles où les effectifs d’élèves sont
 à la hausse. Quant à la nouvelle réforme du lycée général et 
technologique, son but est de mettre en cohérence le lycée avec les 
« attendus » demandés par les universités qui permettent de sélectionner
 et d’éliminer, in fine, des milliers d’étudiants. Pour les lycées 
professionnels, la réforme prévoit de réduire le nombre d’heures 
d’enseignement et de favoriser l’apprentissage, au détriment du service 
public d’éducation. Le rapport CAP 2022 est le fil rouge de cette ardeur
 du gouvernement à vouloir casser la fonction publique et les services 
publics, dont l’éducation est un des principaux budgets. 
Le 12 novembre ne peut être qu’un début
L’affaire
 de la vidéo d’un lycéen menaçant sa prof avec un pistolet factice a 
servi de prétexte au ministre pour sortir l’artillerie lourde des 
mesures les plus réactionnaires et répressives à l’égard d’élèves pour 
qui le système éducatif n’est plus qu’une machine de tri social. 
Il
 y a vraiment urgence à stopper toutes les politiques qui ne contribuent
 qu’à fermer les écoles et à ouvrir les prisons. Ce n’est pas le 
12 novembre au soir qu’on y parviendra. Mais si cette journée est 
massive, qu’on en profite pour faire des assemblées générales dans les 
établissements et dans les villes, des pôles combatifs dans les 
manifestations, qu’on tape sur le clou du « Tous ensemble de la 
maternelle à l’université », et que l’on met en avant l’abrogation de 
toutes les contre-réformes Blanquer-Macron et la création des postes 
statutaires à la hauteur des besoins, on se donnera les forces 
nécessaires pour aller plus loin : un mouvement de grève dans la durée !
Marie-Hélène Duverger
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 450 (08/11/18)
 
 
 

