La mobilisation continue en Algérie
Après la démission de Bouteflika, et les multiples reports de la présidentielle, le régime semblait avoir repris la main face aux manifestations. Une vague répressive s’en est suivie, avec une centaine d’arrestations. Le sommet de l’absurde dans cette répression a été atteint avec l’interpellation, le 2 octobre, de la députée de la France Insoumise Mathilde Panot. Dans le même temps, Gaïd Salah préparait la loi de finance 2020, une loi qui prévoit de nombreux cadeaux aux patrons, alors que la TVA et les impôts doivent augmenter, et le salaire minimum rester toujours aussi bas (il n’a pas augmenté depuis 2012) . Cette loi s’accompagne d’une loi sur les hydrocarbures, préparée du temps de Bouteflika, qui prévoit d’ouvrir les marchés du pétrole aux multinationales impérialistes.
Cependant, face à ce durcissement, le mouvement populaire a malgré tout subsisté. Ainsi, des grèves dans l’éducation ont eu lieu en septembre dans différentes régions. Le 24 septembre, une grève a paralysée toutes les administrations de Bejaia. Contre la répression, des manifestations se sont déroulées dans différents wilayas, et des comités pour la libération des détenus et pour les libertés se sont constitués.
Une nouvelle grève générale a été appelée le 28 octobre à Bejaia, et une marche nationale convoquée pour le 1er novembre. C’est en effet par la grève, les manifestations, par la mobilisation indépendante de notre camp social, qu’il sera possible de contrer la répression, les manœuvres du régime, et d’ouvrir la voie à un changement de société.