Nos vies valent plus que leurs profits ! Donnons nous les moyens d'inverser la vapeur

Catastrophe sanitaire et écologique autour de Rouen qui se révèle plus grave de jour en jour après l'incendie de l'usine Lubrizol, révélations de suicides en série parmi les personnels de l’Éducation nationale, 113ème femme tuée par son conjoint depuis le début de l'année... c'est le sale bilan de l'actualité de la semaine qui vient de s'écouler ! C'est le sale bilan de cette vie dans ce monde capitaliste qui bousille la planète et broie nos vies... 

LUBRIZOL COUPABLE, ÉTAT COMPLICE ! 

S’il n’a pas encore fait de victimes immédiates, l’accident industriel de Lubrizol – le plus important en France depuis celui de l’usine AZF de Toulouse, en 2001 – met en lumière le laxisme avec lequel les industriels et les pouvoirs publics assurent la gestion des risques. On vient d'apprendre qu'une partie des 9000 tonnes de produits chimiques qui ont brulé appartenaient bien à Lubrizol mais étaient stockés dans l'usine d'à côté... qui n'est pas classée Seveso ! Le toit du bâtiment de stockage, parti en fumée, contenait de l’amiante, produit hautement cancérigène, tout comme la suie et les benzènes transportés par le panache de fumée. 

Alors qu’on interdit les récoltes et de faire sortir le bétail, de consommer les œufs et le lait produits dans 112 communes, les pouvoirs publics voudraient nous faire avaler qu’il n’y a pas de risques pour la santé ! Le président de Lubrizol France minimise ses responsabilités : « Je suis très étonné de voir un incendie qui démarre comme ça […] ». Mais déjà, à l’hiver 2013, sur le même site, un rejet prolongé de mercaptan, toxique à forte dose, avait incommodé des dizaines de milliers de personnes, victimes de vertiges, maux de tête, vomissements… Le groupe Lubrizol s’en était tiré avec une amende dérisoire de 4.000 euros : le propriétaire et milliardaire Warren Buffet ne pouvait sûrement pas payer davantage. 

UN « ACCIDENT » PRÉVISIBLE

L’accident de Lubrizol est un nouvel accident « industriel », survenant dans une entreprise, c’est-à-dire un lieu organisé, dirigé et contrôlé pour la production capitaliste, en fonction de ses impératifs. C’est cette organisation capitaliste qui est entièrement responsable lorsqu’un accident, qu’il soit « industriel » ou « du travail », survient. De Tchernobyl à AZF en passant par Fukushima ou Bhopal, toutes les grandes catastrophes prétendument inenvisageables ont révélé de graves manquements à la sécurité, sans que les responsabilités soient clairement établies et les coupables réellement condamnés. La catastrophe de Lubrizol met à nu les conséquences sociales et environnementales de la production capitaliste, basée sur l’exploitation et le manque d’effectifs et d’entretien pour maximiser les profits. Plutôt que la politique des « petits gestes » inoffensifs qu’on nous vante tant, c’est une production basée sur le contrôle ouvrier, en lien avec la population et l’expropriation des capitalistes qui permettrait d’éviter que de tels désastres se reproduisent. 

S'UNIR POUR NE PLUS SUBIR ! 

Salariés des services publics démantelés, salariés exploités ou licenciés par des grandes multinationales, jeunes étudiants privés d'inscription dans les facultés, travailleurs sans-papiers en grève contre l'esclavage moderne, riverains des zones polluées, femmes violentées et méprisées,... tout le monde se débat contre ce monde capitaliste et ceux qui le gouvernent dans l'intérêt des puissants. Il est temps de lutter ensemble, au même moment ! Plusieurs syndicats de la RATP, rejoints par des syndicats de la SNCF et des transports routiers ont lancé un appel à la grève illimitée pour la défense du système de retraites par répartition à partir du 5 décembre. Plusieurs secteurs en lutte ont décidé de les rejoindre, de même que l'Union Syndicale Solidaires, et ça commence à en discuter ouvertement au sein de la CGT... Cette date, bien qu’encore lointaine peut être une véritable occasion de construire un mouvement d'ensemble si on arrive à étendre cet appel à de nombreux secteurs de l'économie et des services publics. Cela pourrait remettre en cause bien plus qu’une réforme mais tout un plan d’exploitation et d’oppressions qu’incarnent Macron et son gouvernement et que seuls nos grèves, nos blocages et nos manifestations permettront de dégager ! Alors, utilisons ces deux prochains mois pour taper sur le même clou, dotons-nous d'un plan de bataille, pour que nos ennemis comprennent que nous en avons fini avec la stratégie de l'échec des journées de grèves dispersées et diluées dans le temps !

Édito du 08/10/19

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