Un gouvernement de riches au service des riches
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a publié le 15 décembre les déclarations de patrimoine de membres du gouvernement. On y compte douze millionnaires !
Le bal des voleurs
En haut du palmarès, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avec 7,5 millions d’euros de biens. En 2013, elle avait réalisé une plus-value financière de plus d'un million d'euros en achetant et revendant des actions Danone, dont elle était directrice des ressources humaines. Les actions avaient grimpé en flèche suite au licenciement de neuf cents employés.
Bien sûr, on ne s'attendait pas à trouver des prolos au SMIC. Qu'ils soient de vieux politiciens ou issus de la prétendue « société civile » de Macron (c'est-à-dire des chefs d'entreprises, des hommes ou des femmes d'affaires, des riches et des puissants), les membres du gouvernement et les élu.e.s qui les soutiennent font bien partie d'une même classe sociale, celle des exploiteurs et des profiteurs. À l'image de cette députée LREM, ancienne patronne qui gagnait 8000 euros par mois et se plaint de ne plus en gagner « que » 5000, car elle doit maintenant aller « moins souvent au restaurant » et manger « pas mal de pâtes » !
Une classe qui n'hésite pas à faire preuve de solidarité lorsque l'un de ses membres est menacé. Ainsi, pendant l'entre-deux tours de la présidentielle, le ministre PS de la Justice Jean-Jacques Urvoas avait transmis au député LR (puis LREM) Thierry Solère des informations confidentielles concernant l'enquête le visant pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d'influence.
Insupportable cynisme
Ce que nous donne à voir ce gouvernement est insupportable. Bien plus encore que la vision d'un Macron fêtant son anniversaire au château de Chambord ! Insupportable de le voir couper cinq euros dans les aides pour le logement (APL) alors qu'il supprime l'impôt de solidarité sur les grandes fortunes (ISF). Insupportable de le voir dépecer le Code du travail, faciliter les licenciements et supprimer des milliers d'emplois avec les contrats aidés, alors qu'il offre toujours plus de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.
Prochaine mesure qui entrera en vigueur en 2018 : le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique. Un jour sans être payé ni par son employeur ni par la Sécu si l'on est malade. Et le Sénat envisage même de le faire passer à trois jours, sous prétexte de s'aligner sur le privé.
Pourquoi n'alignerait-on pas plutôt le privé sur le public en supprimant le jour de carence ? Doit-on être puni parce qu'on est malade ? Si l'on veut renflouer les comptes de la Sécu, qu'on interdise les licenciements, qu'on embauche dans les services publics et qu'on arrête d'exonérer les patrons de cotisations !
Mais si insupportable soit-il, ce gouvernement des riches pour les riches nous rappelle un vieil adage : on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même. Alors à nous de compter sur nos propres forces, sur nos luttes, nos grèves, nos manifestations pour reprendre aux nantis les richesses que nous créons. La victoire des salarié-e-s d’ONET (entreprise sous-traitante de la SNCF) après 45 jours de grève montre une nouvelle fois que seule la lutte paie. D'autres salariés sont en grève un peu partout dans le pays (à la Poste par exemple, dans l'Essonne depuis 50 jours, dans l'hôtellerie, chez Holiday Inn dans le 92 depuis près de 60 jours) car les conditions de vie et de travail pour beaucoup d'entre nous sont devenues tellement difficiles qu'il faut se battre pied-à-pied pour ne pas tomber dans l'esclavage. Plus que jamais, la nécessité de faire converger nos luttes, nos colères, nos grèves, nos mobilisations pour y aller tous et toutes ensemble une bonne fois pour toutes se fait jour.