Pire que le coronavirus, le capitalisme et ceux qui le servent


Annulation des rassemblements de plus de 1000 personnes en milieu confiné, fermetures des écoles dans les foyers infectieux, interdiction des visites aux grands-parents, recommandations de gestes « barrières » individuels…Tout le monde voit bien que cela ne fait que retarder l’avancée de la progression de l’épidémie, que tout le monde redoute au vu de la crise que connaît déjà le système de santé. Et ce n’est pas ce gouvernement qui nous a menti sur Lubrizol, qui nous ment sur les retraites et casse les services publics, comme ceux qui l’ont précédé, qui va nous rassurer !

Toutes les raisons d’être inquiets et en colère
Non pas tant à cause de la gravité de ce virus, pas encore vraiment évaluée, mais parce que, s’il y avait des millions de malades et qu’il devenait nécessaire d’hospitaliser des dizaines de milliers de personnes, notamment les plus fragiles, l’hôpital public serait incapable de contrôler la situation. Cela fait un an que tous les personnels hospitaliers tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer les Urgences saturées, les services hospitaliers à flux tendu, les sous-effectifs chroniques et les déserts médicaux. Rien n’y a fait : le gouvernement a poursuivi sa politique consistant à siphonner l’argent des hôpitaux pour arroser le grand patronat, parce que les profits, les dividendes et les cours boursiers passent avant la santé publique !
Un virus symptôme d’un système capitaliste à bout de souffle
La progression du coronavirus un peu partout sur la planète n’a pas que des conséquences sanitaires. Les mesures de confinement et le ralentissement, voire la mise à l’arrêt de nombreuses usines en Chine pèsent sur toute l’économie mondiale. Le jeu habituel des spéculateurs, qui amplifient le phénomène, fait dévisser toutes les Bourses mondiales, menaçant d’un nouveau krach financier. Les bourses mondiales ont connu ce lundi une chute spectaculaire de leurs cotations, la guerre économique entre les géants du pétrole est relancée de plus belle, le gouvernement nous annonce déjà une récession économique pour l’année prochaine… En attendant le gouvernement promet ici des millions d’aides aux entreprises « touchées par la baisse d’activité », mais ne permet pas aux travailleurs en danger d’exercer leur droit de retrait, n’annonce aucune mesure de maintien du salaire pour celles et ceux qui vont être touchées par des mesures de chômage partiel et ne garantit ni le maintien des droits des chômeurs et allocataires sociaux (avec suppression des procédures de contrôle et sans exigence de convocation), sans même parler d’une interdiction des licenciements et suppression d’emplois. Bref, on voit déjà qui va empocher de l’argent et qui va en perdre un peu plus encore. 
Ne laissons pas la main aux puissants
En Italie, c’est le confinement généralisé mais dans le même temps de rendre au travail est toujours autorisé... En France, le ministre de la Santé répète que "la vie continue", comprenez la vie économique car pour la bourgeoisie, coronavirus ou pas, seuls comptent les profits. Alors dans les entreprises qui font face au premiers cas de contamination, ils mettent tout en œuvre pour ne pas perdre un centime. Nous devons avoir des réponses collectives en particulier sur les lieux de travail. Face au manque de gel hydroalcooliques, de masques, de gants, de savon, de serviettes en papier, utilisons notre droit de retrait - que le gouvernement le veuille ou non - si les employeurs ne respectent pas leurs obligations quant la protection de la santé des travailleurs. Et dès maintenant, il faut un plan d’urgence pour l’hôpital public.
Au milieu de l'inquiétude légitime suscitée par le coronavirus, on ne peut pas oublier que le gouvernement Macron-Philippe a dégainé en catimini le 49.3 pour imposer sa réforme des retraites. On ne peut pas ignorer que l’extrême droite en campagne électorale déverse sa propagande nauséabonde contre les migrants. On ne peut pas renoncer à faire entendre la forte colère sociale qui nous anime depuis plus d’un an et demi, depuis le mouvement des Gilets Jaunes jusqu’au mouvement toujours en cours contre la réforme de la retraite à points. Le gouvernement n’a pas encore osé interdire les manifestations à cause du coronavirus mais rien ne dit qu’il ne le fera pas… Quand on voit encore la violence dont il a usé contre certaines manifestations féministes du 7 et 8 mars, on sait qu’il ne recule devant aucune mesure liberticide. Soyons donc nombreux et nombreuses dès ce samedi 14 mars dans les rues de Paris pour manifester toutes et tous ensemble, Gilets Jaunes, syndicalistes, secteurs en lutte, jeunes, militants écologistes, contre l’ensemble de la politique du gouvernement et les méfaits du capitalisme. Et dimanche 15 mars, votons partout où c’est possible pour les listes des anticapitalistes et des révolutionnaires aux élections municipales, pour celles du NPA où il se présente, pour celles de Lutte Ouvrière partout ailleurs

About aetr.publications