Une solution : grève générale !
On ne peut pas leur donner tort : les dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses qui ont été en grève reconductible pendant deux mois après le 5 décembre, les millions de manifestant.e.s qui ont occupé les rues, n'ont certainement pas lâché l'affaire. Et le chaos provoqué dans les lycées par l'organisation du « bac Blanquer » montre que même une fois passée, une réforme peut encore être difficile à appliquer.
Mais face au rouleau compresseur gouvernemental, nous ne pouvons pas nous contenter d'aller à la bataille en ordre dispersé, un secteur après l'autre, l'un partant en grève quand un autre s'essouffle.
Nous ne gagnerons que toutes et tous ensemble, en arrêtant le travail partout en même temps, en nous regroupant dans les manifestations. C'est cela une grève générale : un mouvement où nous ne sommes plus une somme de travailleurs et de travailleuses en bagarre contre nos patrons respectifs, mais une classe sociale en lutte contre l'ensemble des exploiteurs.
La mobilisation ne cesse pas
Localement, des assemblées générales interprofessionnelles font émerger des collectifs de grévistes : des enseignant.e.s, des cheminot.e.s, des ouvriers et ouvrières du privé, des étudiant.e.s ne forment plus qu'un groupe, soudé et déterminé.
Dimanche 23 février, une coordination nationale des comités et coordinations de grévistes s'est tenue à Paris, avec des représentant.e.s de plus d'une quarantaine de ces assemblées générales. Déjà, le 17 février, pour l'ouverture des débats parlementaires, la coordination nationale avait appelé à une manifestation à l'Assemblée nationale. Cette initiative a permis de nous rassembler pour avancer vers la construction à l'échelle nationale d'un collectif similaire à ceux qui existent localement.
La dernière coordination nationale a décidé de se joindre à l'enseignement supérieur, qui appelle à faire du 5 mars le début d'une grève reconductible dans les universités et les laboratoires. Elle appelle à faire de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le 8 mars, une échéance du mouvement, alors que les femmes sont les premières touchées par la précarité, les bas salaires et la baisse des pensions. Elle appelle à rejoindre la manifestation des Gilets jaunes du 14 mars à Paris. Enfin, si le gouvernement utilise effectivement le 49-3, elle a déterminé de descendre dans les rues le jour-même.
Un plan de bataille pour gagner
Il serait tentant de croire que la lutte est terminée sur le terrain du mouvement social et qu'il faut désormais qu'elle ait lieu dans les institutions, par le dépôt d'amendements au parlement afin de ralentir son passage, ou en demandant la tenue d'un référendum. Mais il serait bien illusoire d'imaginer que ces moyens d'action auront quelque effet que ce soit.
Seul le blocage de l'économie peut faire reculer les capitalistes. Pour cela, il ne faut pas relâcher la pression. En appelant à une prochaine journée de grève le 31 mars seulement, sans manifestation nationale pour regrouper nos forces face au pouvoir, l'intersyndicale ne nous offre pas le plan dont nous avons besoin.
Mais c'est à nous, travailleurs et travailleuses, avec ou sans emploi, jeunes ou retraités, de déterminer les rythmes et les échéances de notre mouvement. C'est aussi en le faisant que nous montrerons notre force et que nous ferons réellement trembler le pouvoir.