Pas d'union derrière Macron ! Les patrons confinent leurs profits, sauvons notre santé et notre avenir !



Aux ateliers SNCF de Quatre Mares, après un débrayage.

Depuis jeudi dernier et l'annonce de Macron de fermer les structures d'accueil de la petite enfance à la jeunesse c'est-à-dire des crèches aux universités et grandes écoles, il y a eu une véritable accélération à tout point de vue.


Une prise de conscience collective quant à la gravité de l'épidémie. Mais surtout que le problème auquel nous étions confrontés était moins celui lié de manière brute au virus mais à l'incapacité matérielle et humaine des hôpitaux de faire face aux grands nombres de malades. En quelques jours, de la torpeur ou du déni face au coronavirus ou covid-19, notre camp social semble reprendre le dessus et comprendre que travailleurs, travailleuses et jeunes n'auront que leur force de frappe pour se sauver !


Une catastrophe sanitaire et sociale sans précédent que seules nos bagarres permettront de surmonter !


Certes, à cause des annonces distillées au compte-goutte, la prise de conscience que le virus n’était pas une simple grippe un peu plus résistante a tardé. Mais le problème principal auquel nous avons été confrontés, c'est un silence initial assourdissant du mouvement ouvrier. Peu de réactions sur l'énorme hypocrisie qui constituait il y a un peu plus d'une semaine à préconiser les gestes barrière de limitation du virus sans réclamer une chose élémentaire : pour les gestes de protection il faut au minimum les outils qui les permettent : gel hydroalcoolique, savon, serviettes, gants, masques, possibilité de distance de sécurité, tests systématiques en cas de premiers symptômes et surtout personnel en nombre. Mais non ! Dans l'éducation nationale où la hausse des effectifs devient légion, où le manque d'hygiène élémentaire des sanitaires est un problème récurrent, il aura fallu attendre des jours et des jours avant que les écoles ne ferment officiellement. Et encore, il aura fallu subir un abject chantage puisque des enseignants sur critères précis devaient assurer l'accueil des enfants de soignants par devoir civique et solidarité (!). Mais quoi d'étonnant. En quelques jours nous sommes passés au stade 3, aux alertes maximum sur la vitesse de propagation du virus et pourtant se rendre au travail en transports publics reste la norme quand cinéma, musées, bibliothèques, piscines, parcs ferment.
Voilà ce qu'ils veulent de nous : voter, être exploités et baisser la tête !
Dans ce contexte, la manifestation du samedi 14 mars, qui constituait initialement un point de ralliement contre le projet Delevoye et la politique anti-sociale et répressive du gouvernement aurait dû prendre un caractère offensif pour les droits de retraits massifs partout où les patrons étaient dans l'impossibilité d'assurer la sécurité pour la santé des salarié.e.s, pour une budgétisation d'urgence de moyens pour les services de santé et la réquisition des hôpitaux privés, pour le maintien intégral des salaires ainsi que des contrats en cas de fermeture des sites et de chômage technique des travailleuses et des travailleurs. Mais au lieu de cela, les organisations du mouvement ouvrier se sont débinées les unes après les autres, ne voyant pas de contradiction à invoquer la responsabilité individuelle et collective face au virus et dans le même temps ne donner aucune prise à notre camp social pour qu'il mène ce combat politique et social qui s'engage à travers la propagation du covid-19.
Après le discours de Macron, les patrons vont se gaver et une large part des salarié.e.s va continuer à bosser !
Ce lundi soir, c'est un discours offensif envers la bourgeoise qu'a délivré Macron : il aidera les entreprises à surmonter la situation mais la plus grande majorité des travailleurs et travailleuses va continuer d'aller au charbon sans aucune garantie pour leur sécurité en termes de santé et les transports publics fonctionnent.
Oui c'est la guerre, celle de la classe ouvrière contre le capital. Depuis plusieurs jours, les travailleurs de Fiat en Italie sont en grève pour exiger l’arrêt de la production si les conditions de sécurité pour préserver sa santé ne sont pas assurées. De même que ceux de Renaults et d'Airbus en France. Dans l'Automobile, PSA ferme ses usines tant la pression est montée. Depuis hier, à La Poste, des dizaines de bureaux ou centres ont vu s'exercer des droits de retrait. Et pourtant, Wahl, PDG de La Poste continue d'affirmer que les courriers seront distribués : ils suppriment des tournées sous prétextes qu'il y a moins de plis à l'heure de la dématérialisation et pourtant les postières et postiers sont exclus du télétravail !
Si le mouvement ouvrier devait être porteur d'un message minimal ce devrait être celui-ci : droit de retrait généralisé, pas un euro ne passe avant notre santé et notre sécurité ! Et pas de chantage au salaire : en cas de chômage dit technique et de télétravail, maintien du salaire intégral et maintien des contrats !
Le virus avance mais la réaction aussi : sortie avec attestations, réformes suspendues mais passage par ordonnances déclenché durant cette période et déploiement de la police pour assurer le bon fonctionnement des restrictions.
Non on ne va pas s'habituer au pire sous prétexte de sauver des vies.
L'hôpital a perdu 17500 lits de nuit en 6 ans pour satisfaire les coupes budgétaires et le établissements privés. Depuis deux ans, le personnel hospitalier crie son impossibilité d'assurer dignement et convenablement ses missions de soins et de prévention. Il y a dix ans les Etats débloquaient des milliards d'euros pour sauver les banques de la crise financière et aujourd'hui , face à une urgence sanitaire et sociale, le corps médical ne reçoit que remerciements et gages de solidarité, alors qu’il y a quelques semaines encore, le gouvernement envoyait sa police matraquer les personnels qui manifestaient pour réclamer des moyens. Aujourd’hui, du fait de la pénurie dans les hôpitaux et au SAMU, les personnels soignants sont obligés de choisir les malades. La crise sanitaire que nous vivons n’est qu'une démonstration supplémentaire de la démence et du danger du capitalisme. Plus que jamais la nécessité de se coordonner, d'échanger, de décider ensemble des réponses à apporter à toute cette mascarade qui met nos vies en danger est indispensable. Elle doit être une tâche pour les jours qui viennent !

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