Cette semaine plus de 40 rassemblements sont organisés à l'initiative du mouvement féministe en réaction à l'arrivée au gouvernement de Dupont-Moretti et de la nomination de Darmanin. L'un fervent opposant au mouvement #MeToo, l'autre nommé Ministre de l'Intérieur alors que poursuivi en justice pour viol, ces nominations sont une insulte énorme pour les femmes.
Les femmes en première ligne de la crise.
Ceci d'autant plus que les femmes du monde entier, plus qu'en temps « normal », étaient en première ligne de la crise sanitaire. Ce sont les soignantes qui ont combattu le Covid-19, elles ont charbonné pour sauver des vies alors que le gouvernement n'avait que faire de leurs exigences de revalorisation salariale et d'augmentation du budget des hôpitaux. Dès le déconfinement, le Ministre de la Santé s'est empressé de fermer des lits d'hôpitaux, alors que le risque d'une seconde vague est toujours là ! Ce sont encore les femmes, « au front », qui faisaient les petites mains dans les secteurs du commerce et du nettoyage, indispensables pour garantir les besoins élémentaires en période de crise. C'est parmi ces femmes travailleuses, exposées au COVID, qu'on compte le nombre le plus important de contaminations et de décès. Aujourd'hui, elles n'exigent pas des médailles, mais bien l'augmentation des salaires et l'amélioration de leurs conditions de travail !
Pour en finir avec le sexisme, il faut en finir avec le capitalisme !
Le capitalisme est en crise, et plus celle-ci s'aggrave, plus violente devient l'exploitation des travailleuses et l'oppression des femmes. En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint. D'après le Haut conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes, une femme est violée toutes les 7 minutes. Le 8 mars dernier, à Santiago au Chili, ce sont plus de 500 000 manifestantes qui ont battu le pavé contre les violences et pour l'égalité des droits. Au Mexique, c'est même une journée de grève nationale qui a été organisée contre les milliers de féminicides qui frappent le pays. Nous voulons en finir avec ces violences sexistes et patriarcales. Ces mobilisations nous montrent la voie pour y parvenir. Pour être victorieuses, ces luttes doivent aussi s'attaquer à ce qui permet de pérenniser le patriarcat, c'est à dire le capitalisme. Pour ce système dans lequel une petite minorité de riches se gave en exploitant le travail de la majorité, l’oppression des femmes est un maillon essentiel de la chaîne d’exploitation.
Élargir la lutte, unifier nos colères.
Ce remaniement, qui introduit à des postes clefs du gouvernement des personnalités de la bourgeoisie parmi les plus réactionnaires, sexistes et anti-ouvrières, n'a comme seul but de poursuivre la feuille de route pro-patronale. Dès les premières semaines, Castex et sa clique ont déjà annoncé poursuivre la réforme des retraites et la réforme de l'assurance chômage. Face à eux nous ne pouvons pas nous permettre de disperser nos forces. Dès maintenant, nous devons construire l'unité de notre camp social, en unifiant toutes nos revendications : sociales, féministes, antiracistes, écologiques. C'est seulement par un mouvement d'ensemble qui s'attaque aux fondements mêmes de cette société capitaliste que les femmes gagneront leur liberté. La lutte pour l’égalité réelle et pour la dignité des femmes ne pourra qu’être un combat collectif porté par l’ensemble de notre classe sociale.