Photo: Mukesh Kumaravel |
« L’émancipation de la femme comme celle de tout le genre humain ne deviendra réalité que le jour où le travail s'émancipera du capital ». |
C’est en 1910 que Clara Zetkin, militante marxiste, à l’occasion de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, propose l’instauration d’une journée des femmes qui serait célébrée chaque année. Cette journée se veut un moment de propagande pour le droit de vote des femmes. Mais, intervenant quelques mois après les manifestations d’ouvrières des États-Unis en 1908 et en 1909, elle se veut aussi une manifestation pour l'égalité et le socialisme.
Les femmes en guerre partout dans le monde
La guerre menée en Ukraine par Poutine nous ouvre de nouveau les yeux sur l’état de guerre permanent dans lequel les capitalistes ont mis la planète. Lors des guerres, les femmes, les jeunes femmes, les filles sont violées, violentées mais elles portent aussi la responsabilité de la mise en sécurité des enfants et des personnes plus âgées. Elles sont encore et toujours des moyens de chantage et d’assouvissement de haines. C’est pourquoi, plus que jamais, nous devons nous opposer de toutes nos forces à la guerre que se mènent les impérialistes en ce moment à l’est de l’Europe. Les morts et la misère seront l’apanage de notre camp social qui, pourtant, de chaque côté des frontières, doit chercher les moyens de s’unir contre ces gouvernements, vendeurs d’armes et profiteurs de notre force de travail. L’heure est à la construction d’un mouvement anti-guerre, massif, féministe et anticapitaliste.
Le droit à l’avortement : encore et toujours une bataille pour le droit des femmes à disposer de leur corps, de leur vie, de leur avenir !
Le droit à l’avortement est le symbole qu’une conquête sociale n’est jamais définitive dans cette société qui a fait sien un des piliers de la domination qu’est le patriarcat. Encore totalement interdit comme au Salvador, à Malte ou en Andorre, il est aussi très restreint comme au Chili, au Brésil ou encore en Corée du sud. Il est gravement menacé dans un certain nombre d’États d’Amérique. En 2020 les mouvements féministes, à force de ténacité ont gagné en Argentine sur la légalisation de l’avortement. En Pologne, les féministes, malgré une défaite, ont mené une mobilisation exemplaire contre la quasi interdiction de l’avortement décidée par le gouvernement et l’Église.
Ces deux situations sont à l’image de ce qu’il se passe partout dans le monde : le combat pour le droit à l’IVG est plus que jamais un combat actuel pour le droit des femmes à disposer de leurs corps et leur vie.
En France aussi, le combat continue !
Le droit à l’avortement a été allongé de 12 à 14 semaines. Mais pourtant, la possibilité pour les femmes d’entamer la procédure est de plus en plus remise en cause par la casse du service public de santé. En 2019, on estimait à 8 % la fermeture du nombre de centres pratiquant l’IVG en dix ans. L’heure est donc bien à l’extension du délai pour l’IVG libre et gratuite, mais aussi à l’investissement massif dans les centres d’IVG, avec des personnels sociaux et de santé qui accompagnent les femmes tout au long du processus, dans des conditions sanitaires et sociales à la hauteur d’un service public de qualité, sans jugement aucun ni pression.
Mais les violences ne s’arrêtent pas là. En 2021, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Et dans le même temps, un rapport commandé sur le traitement par la police des cas de violences conjugales et/ou sexuelles, par la préfecture de Paris en 2018 et rendu public début 2022 dévoilait : un « manque de confidentialité à toutes les étapes du pré-accueil » ; des « plaintes pour violences conjugales au contenu hétérogène et souvent insuffisantes » ; une « posture professionnelle souvent inadaptée face aux difficultés spécifiques des femmes victimes » ou encore un « manque de suivi interne des dossiers ». Dans «84 % des plaintes, il n’y a aucune mention du souhait de la victime d’être accompagnée ou non par une association ; et encore moins par un·e psychologue ou intervenant·e social·e en commissariat (ISC), y compris quand ces dispositifs existent localement. »
Le 8 mars soyons visibles et en colère !
Durant les pics de la pandémie, les femmes soignantes, enseignantes, caissières, du nettoyage, accompagnantes d’enfants handicapés dans les écoles ou encore aides à la personne ont été en première ligne au travail mais aussi à la maison où, lors des confinements, les violences existantes ont redoublé. Elles ont été en première ligne pour s’occuper des enfants dans leur travail à la maison, pour épauler encore plus les personnes âgées de la famille. Si les femmes sont toujours payées 16,5 % de moins que les hommes à travail égal, elles sont aussi 80 % à occuper un travail à temps partiel, avec le salaire minable que cela induit et des conditions de travail dégradées.
Les bourgeois qui gouvernent peuvent bien disserter sur l'égalité, mais les femmes sont toujours les premières victimes de leur système capitaliste et patriarcal. Alors nous avons toutes les raisons de nous mobiliser le 8 mars en participant toutes et tous aux grèves et manifestations. Combattre Pour l'émancipation des femmes, pour l'égalité réelle notre combat est révolutionnaire.