Nous ne gagnerons que ce pour quoi nous nous battrons !


Ce dimanche 1er mai, plus de 200 000 personnes ont manifesté dans les rues du pays à l’occasion de la journée internationale des travailleurs et des travailleuses, dont 50 000 à Paris. C’est 40 000 de plus que l’an dernier à la même date.

La continuation des bagarres contre le patronat et son représentant, Macron

Les directions syndicales avaient présenté le 1er mai comme la première manifestation après la réélection de Macron, une sorte de « troisième tour social », mais avec comme but non pas tant de combattre réellement le gouvernement, que de peser et d'exister face à un patronat et un État de plus en plus agressifs. D’ailleurs, toutes ces directions avaient, d’une manière ou d’une autre, appelé à voter Macron au second tour, au nom du combat contre l’extrême droite. 

Mais la jeunesse scolarisée est venue perturber ces plans. Au lendemain du premier tour, nombreux et nombreuses sont les lycéens et lycéennes, étudiants et étudiantes qui se sont refusés à choisir entre « la peste et le choléra ». À Paris, ils et elles ont occupé la Sorbonne, et cherché à lancer une mobilisation aussi bien contre Le Pen Macron que contre Macron, ces deux représentants de la société capitaliste qui étouffe l’humanité et la planète. 

Les directions politiques et syndicales refusent d’engager le combat 

Malheureusement, pendant toute cette séquence, les directions politiques et syndicales ont été totalement absentes. C’est le cas avant tout de la France insoumise, qui après son score important au premier tour, est restée absolument silencieuse et n’a pas soutenu ce mouvement de la jeunesse. Car ce qu’ont en tête les dirigeants de cette formation réformiste, Jean-Luc Mélenchon en tête, ce n’est pas d’en finir avec cette société d’exploitation et d’oppression, mais d’obtenir des places d’élus, voire de ministre dans un gouvernement de cohabitation… avec Macron ! 

D’ailleurs, les négociations en vue des législatives remettent sur pied le bon vieil attelage de la « gauche plurielle », du Parti socialiste, qui a pourtant dirigé le pays pendant cinq ans avec un gouvernement dont faisait partie Macron, au Parti communiste, en passant par Europe Ecologie les Verts. Voilà l’alliance derrière laquelle il faudrait toutes et tous se ranger, et pour laquelle on devrait remiser nos grèves et nos luttes !

La solution ne viendra que de nos luttes

Pourtant, cette vieille recette du gouvernement qui, dans le cadre du capitalisme, réussirait à améliorer le sort des travailleurs et travailleuses, nous a été servie bien des fois. En 2012 déjà, il fallait tous se ranger derrière François Hollande et le PS qui promettaient de « combattre la finance ». On connait le résultat. Dans l’État espagnol, c’est un gouvernement PS-PC qui réprime violemment la grève des métallurgistes de Cadix, faisant arrêter des leaders syndicaux chez eux par la police. Au Portugal, c’est un gouvernement « de gauche » qui met en place un budget d’austérité. 

Tous ces exemples montrent une nouvelle fois que ce sont uniquement nos luttes, nos grèves, nos bagarres qui ont toujours permis et qui permettront toujours de mettre un frein à l’exploitation patronale et d’arracher de nouveaux acquis. C’est bien parce que nous avons fait massivement grève en décembre 2019 que Macron a dû repousser sa réforme des retraites, au point qu’aujourd’hui encore il est obligé de chercher à arrondir les angles lorsqu’il veut la remettre en selle. 

Voilà ce pour quoi les militants et militantes anticapitalistes et révolutionnaires que nous sommes se battent : chercher à unifier les bagarres, les étendre, les généraliser, pour en finir définitivement avec cette société de misère et d’exploitation, pour construire une autre société, débarrassée de toute oppression, le communisme.

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