Au début du mois d'avril, la direction de Renault Lyon-Est situé à Vaulx-En-Velin a fait part de sa volonté de fermer ce site de 105 salarié.e.s dédié à la vente et à la réparation de véhicules automobiles. Pour justifier sa politique qui laissera des salarié.e.s sur le carreau, la direction n'a pas hésité à faire appel à des arguments et à un référentiel sécuritaire et raciste, écrivant que "l'établissement est pris en tenaille" entre "un centre commercial périclitant" et "des zones de trafic et de non-droit", ajoutant que le "faible niveau de vie des habitants ne cadre pas avec la clientèle recherchée » !
En colère contre le projet de fermeture du site et choqué.e.s de l'argumentaire utilisé, des salarié.e.s soutenu.e.s par la CGT ont tenu un rassemblement devant le site et alerté la presse locale, forçant la direction à reculer sur son discours réactionnaire. D'après Le Progrès, elle aurait indiqué que "la notion de sécurité ne constitue en aucun cas un motif de la décision, aucun incident notable n’étant à déplorer sur le site de Lyon Est, ni sur les autres de l’agglomération lyonnaise" et se serait excusée.
Pourtant et sans surprise, une fois l'argumentaire pseudo-sécuritaire balayé, la direction maintient son projet de fermeture du site. Une fois encore, les patrons n'hésitent pas à recourir à des rhétoriques sécuritaires et racistes pour masquer les raisons de fond de leurs actions: maximiser leurs profits, engraisser les actionnaires en le faisant payer aux travailleurs.euses. Car c'est bien pour des raisons de calculs financiers que Renault souhaite fermer le site de Vaulx, qui s'inscrit dans la restructuration générale des garages Renault Retail depuis 2020, et laisser les salarié.e.s sur le carreau... et ce alors qu'elle ose se plaindre du fait que les vaudais.e.s seraient trop pauvres pour s'acheter une nouvelle Renault!
La situation sociale de Vaulx-en-Velin qui est une des villes les plus pauvres de France n'a pourtant pas vraiment l'air de préoccuper Renault qui annonce un chiffre d'affaire de 46,213 milliards d'euros en 2021, en augmentation de 6,3% par rapport à l'année précédente. Les premiers responsables de la pauvreté sont bien ceux qui dirigent les entreprises, accumulent du capital en s'accaparant des richesses produites par les travailleurs.euses. S'il y a des pauvres, c'est qu'il y a des riches qui volent!
Face au patronat contre les licenciements, pour les emplois, les salaires, les conditions de travail... la force des travailleurs.euses, c'est la lutte, la mobilisation, la grève. Alors pour nous débarasser de la misère, de l'exploitation et des oppressions, à nous de nous battre pour envoyer valser les patrons et prendre en charge nous-même le fonctionnement de la société.