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/ Une fois les élections passées… Se préparer à parer tous les mauvais coups, d’où qu’ils viennent : du patronat, du gouvernement et de l’extrême droite !
La machine électorale de Macron s’est définitivement enrayée : il a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale. Plusieurs ténors de son parti (Castaner, Ferrand…) sont battus, tout comme plusieurs des ministres du gouvernement Borne (Montchalin, Bourguignon, Benin…). Et hop ! Tout ça à la poubelle ! Tout cela témoigne du profond rejet qu’inspirent Macron et sa bande, après cinq ans de politique antisociale et de violences d’État totalement débridées contre celles et ceux qui ont manifesté leur colère devant tant d’injustices !
Abstention populaire et rejet de ce système politique
52,5 % d’abstention au premier tour et près de 54 % au deuxième tour… C'est un record pour des élections législatives depuis des décennies ! Cette abstention est particulièrement forte dans la jeunesse et les classes populaires. Cela représente d’abord une énorme claque pour ce système politique qui se pare d’atours démocratiques alors qu’il est totalement grippé, avec des élus si peu représentatifs ! Plus que jamais Macron est le digne représentant des capitalistes, des banquiers, des patrons. Il a mené et veut mener une politique pour leurs seuls intérêts, et c’est sa seule légitimité.
L’extrême droite en force à l’Assemblée
Avec 89 députés, le parti de Marine Le Pen va parader sous les ors du Palais Bourbon. Et cela sans scrutin proportionnel car le « barrage républicain » n’est plus que du carton. C’est la preuve que la porosité vis-à-vis des préjugés charriés par la fachosphère entretenue par tous les politiciens bourgeois fait sûrement et salement son œuvre. Les bulletins de vote pour le Rassemblement national ont été choisis par près de 3,6 millions de personnes ; ce sont autant de voix au service d’une idéologie mortifère pour notre camp social: raciste, xénophobe, islamophobe, sexiste et homophobe, au service de l’ordre social, prônant la division entre les travailleurs et travailleuses, alors que nos seuls ennemis sont les riches et les patrons. Voici le résultat sans appel de 40 ans de politique antisociale menée par des gouvernements de droite, forcément, mais aussi d’union de la gauche. Cela montre bien que ce n'est pas sur le terrain électoral et des institutions que nous pourrons combattre l'extrême droite.
Combattre vraiment la montée de l’extrême droite va nous obliger plus que jamais à permettre au camp des exploités et des opprimés de retrouver la confiance dans ses propres forces, en mettant la question du mouvement d’ensemble et du contrôle de la société au centre de la politique.
Non, ce ne sera pas à l’Assemblée que cela va se jouer !
Les partis de la NUPES ont réussi leur pari d’empêcher Macron d’avoir une majorité absolue de députés, mais n’obtiennent pas le score attendu pour que Jean-Luc Mélenchon accède au poste de Premier ministre. Leur campagne n’aura ni entraîné une vague populaire, ni permis de convaincre celles et ceux qui sont dégoûtés ou simplement indifférents à des évènements qui ne changent rien de rien à leur quotidien. À celles et ceux qui ont voté pour la NUPES, et notamment beaucoup dans les milieux militants de gauche, syndicalistes, des mouvements de lutte, qui ont d’ailleurs surtout cherché à bloquer Macron et la future réforme des retraites, à celles et ceux avec qui nous avons combattu le patronat et le gouvernement, nous disons que chacun et chacune a fait l’expérience qu’il lui a semblé juste. Mais pour notre part, nous n’avions pas envie de soutenir un programme bien incapable de résoudre l’urgence sociale. Car s’il prévoyait le SMIC à 1500 euros ou « l’objectif de la retraite à 60 ans », c’est en inscrivant ces mesures dans des « conférences sociales » c’est-à-dire des négociations avec le patronat, pour les rendre acceptables. De même que nous n’avions pas envie de défausser celles et ceux qui ont été ou sont encore aux commandes, ou dont le parti a plusieurs fois eu à gérer les affaires, de leurs responsabilités dans la situation actuelle. Alors qu’ils n’ont pas montré, une fois au gouvernement, leur capacité à mener des politiques différentes de celles des autres gouvernements capitalistes.
Soyons lucides : allons reprendre directement tout ce qu’on nous a volé !
Les députés de la NUPES déclarent toutes et tous qu’ils vont mener une farouche opposition au gouvernement à l’Assemblée, et sans doute bien gâcher le début du deuxième quinquennat de Macron. On verra bien… et tant mieux si c’est le cas. Mais si c’est sans en appeler aux luttes du monde du travail, les seules capables d’inverser le rapport de forces sociales, cela p ne servira qu’à faire le buzz ou à préparer les futures élections. Au contraire, nous sommes de celles et ceux qui disent qu’on ne peut pas attendre le prochain missile social de Macron et Borne pour se mettre en position de riposter dans la rue.
Non, il n’y aura pas d’alternative à la grève, aux blocages et aux manifestations pour augmenter nos salaires, stopper l'augmentation de l’âge de départ à la retraite et décider de notre avenir. Voilà à quoi doivent s’employer dès maintenant ceux et celles qui veulent changer la société et défendre les intérêts du monde du travail : préparer le bras de fer pour gagner ! Par exemple, pour nos salaires, il va falloir faire payer les patrons ! Et ils ont les moyens : les actionnaires des entreprises du CAC 40 vont recevoir 80 milliards d’euros de dividendes pour l’année 2021 et leurs PDG ont augmenté leur rémunération de 23 % ! Et il faudra imposer l’échelle mobile des salaires : les prix montent, nos salaires doivent monter aussi !
Crédits photo principale : Bob Edme/AP/SIPA