Le 21 mai dernier, près de la moitié du personnel de l'Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) était en grève. Un rassemblement devant le siège de l'AP-HP a réuni 8000 travailleurs et travailleuses de la santé. Le mouvement a été reconduit une semaine plus tard. Les personnels hospitaliers sont déterminés à ne rien lâcher !
Le budget plutôt que la santé
Au nom des économies budgétaires, leur directeur général Martin Hirsch veut réorganiser le temps de travail. Il serait logique et urgent, pour améliorer les conditions de travail comme l'accueil des patients à l'hôpital, d'embaucher les agents nécessaires. Mais à l'heure de l'austérité, cet ancien ministre de Sarkozy préfère se livrer à un odieux chantage : sa réorganisation serait le seul moyen de sauvegarder 4000 emplois.
Attaques à tous les étages
Le 19 mai dernier, environ 50 % des professeurs de collège étaient en grève et manifestaient dans tout le pays. Ils entendent s'opposer à une réforme que le gouvernement s'obstine à faire passer en force. Le lendemain même, le décret portant sur cette réforme a été publié au Journal officiel. Les enseignants ne désarment pas, puisqu'une nouvelle journée de grève aura lieu le 11 juin. Dans plusieurs villes, ce sont aussi les écoles maternelles et primaires qui sont mobilisées contre les baisses de moyens prévues à la rentrée prochaine.
La réforme du collège est présentée, tant par le PS que par ses opposants de l'UMP, comme une réforme « égalitariste ». Pour ses partisans, elle permettrait d'élever le niveau de chacun. Pour ses opposants de droite, elle nivellerait par le bas. La réalité est bien différente : avec cette réforme, les établissements prendront une grande « autonomie », c'est-à-dire que chacun devra composer des emplois du temps, des enseignements, des volumes horaires différents selon ses moyens. Une inégalité totale va s'officialiser entre les établissements les mieux dotés et ceux qui se contenteront de proposer le minimum.
Salariés ou usagers : solidarité !
Les combats menés par les personnels de la santé ou de l'Éducation nationale concernent toute la société. Même sans travailler dans l'un de ces secteurs, tous ceux et celles qui n'ont pas les moyens d'aller se soigner dans une clinique privée ou d'envoyer leurs enfants dans une école privée voient déjà les conditions se dégrader dans les services publics. Et la situation promet d'empirer.
Le 11 juin prochain, les salarié-e-s de l'AP-HP sont de nouveau appelés à se mettre en grève. C'est également la date choisie pour une nouvelle grève des enseignants/es contre la réforme des rythmes. Réduction des moyens et augmentation des tâches, tel est le lot quotidien de tous les salariés/ées !
Être solidaire des luttes en cours, c'est aussi défendre un intérêt commun à tous les travailleurs et travailleuses. Depuis 2010, les salaires des fonctionnaires sont gelés. Compte tenu de l'inflation, cela veut dire que leur revenu réel baisse chaque année. Le chantage de Martin Hirsch dans les hôpitaux parisiens n'a rien à envier à celui auquel se livrent les patrons de l'industrie lorsqu'ils exigent une augmentation du temps de travail sous peine de licenciements. Une victoire contre ces attaques serait une excellente nouvelle pour l'ensemble des classes populaires ! Elle montrerait qu'il est possible de faire reculer ce gouvernement plus que jamais au service du patronat et de la casse des acquis sociaux. Déjà, des parents d'élèves se joignent aux manifestations des profs ou participent à des journées « école morte » en refusant d'envoyer leurs enfants en classe. De nombreux salariés et usagers affirment leurs solidarité avec les personnels de la santé en lutte. Généralisons ces actions : c'est tous et toutes ensemble que nous gagnerons !