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Publié dans la presse du NPA
/ Gauche de gouvernement : le poker menteur
Aucun candidat pour 2017 issu des rangs de la gauche de gouvernement ne pourra s’affranchir de
la responsabilité de cette politique antisociale et liberticide,
catastrophique pour les milieux populaires et la jeunesse, du
quinquennat d’un président sortant avant d’être sorti ! Et évidemment
Valls, encore moins que tout autre puisqu’il aura été celui qui a poussé
le plus loin la politique pro-Medef du gouvernement socialiste.
Sauve qui peut !
Vu
la défaite prévisible pour leur camp en 2017, les représentants de la
gauche gouvernementale s’agitent dans tous les sens pour tenter de
sauver leur peau. Macron a jugé qu’il mènerait mieux sa barque en
l’éloignant du PS... après avoir été ministre pendant trois ans. Il ne
passera donc pas par la case « primaire de la gauche ». Il en est de
même du candidat d’EÉLV. Les Radicaux de gauche n’y participeront pas
non plus finalement, même s’ils ont encore des ministres au gouvernement
et s’ils ont signé l’appel de la « Belle alliance populaire ».
Pierre
Laurent, dirigeant du PCF, désormais officiellement derrière Mélenchon,
en appelle à un rassemblement entre... Mélenchon, les communistes et la
« gauche du Parti socialiste », c’est-à-dire, selon lui, « ceux qui ont enfin compris qu’il fallait tourner le dos à ces politiques d’austérité et à ces politiques ultralibérales »
! Enfourcher un cheval à la présidentielle, puis peut-être un autre aux
législatives, les dirigeants du PCF n’en sont plus à une contradiction
près pour sauver les meubles.
On prend les mêmes et on recommence
Avec
Valls qui s’est officiellement déclaré lundi en reprenant le flambeau
que Hollande a laissé tomber la semaine dernière, ils sont déjà huit à
avoir annoncé leur participation à la primaire de la « Belle alliance
populaire ». Cette officine montée de toute pièce par le PS était censée
garantir à Hollande l’absence de concurrent de son propre camp au
premier tour des présidentielles. Exit Hollande !
Mais cela
n’entame pas les ardeurs de celles et ceux qui veulent obtenir
l’imprimatur officielle d’un PS, certes mal en point mais à qui ils font
encore confiance pour la suite de leur carrière politique en attendant
des jours meilleurs... Il y a les deux ex-ministres Montebourg et Hamon,
les « frondeurs » Filoche et Lienemann, l’ex-Vert de Rugy et l’ex-Vert
et ex-Modem Bennahmias, et aussi Larrouturou, cofondateur de Nouvelle
donne, ancien membre du PS et d’EÉLV. Le point commun de tous ceux-là
est d’avoir soutenu au début, au milieu, à la fin, ou pendant cinq ans,
la politique du gouvernement Hollande et de n’avoir rien d’autre à
proposer qu’un nouveau gouvernement qui gérera les affaires du
capitalisme.
Le spectacle des petites querelles entre amis de
trente ans peut d’ailleurs finir d’écœurer celles et ceux qui auraient
encore envie de choisir « le moins pire ». « Notre stratégie pour la
primaire doit être celle du râteau : tout faire pour que le candidat de
la gauche du PS qui arrivera en tête au premier tour fasse le plein de
voix au second, dit Lienemann. Il faut donc préparer les
ralliements dès maintenant. Depuis l’été, je le dis à Hamon et à
Montebourg : convergeons, convergeons, convergeons ! » De quoi donner envie de discuter idées et programme politiques !
Quant
à Valls, il a le culot de se présenter en rassembleur de la gauche face
à Fillon... après avoir appliqué un programme de droite !
Ne pas remettre cent balles dans la machine à illusions
Dans
ce cadre, pas étonnant donc que le grand meeting parisien de dimanche
dernier de cette « Belle alliance populaire » ait fait un flop : 2 000
personnes grand maximum pour 10 000 attendues ! L’enthousiasme ne sera
pas au rendez-vous du côté de la gauche gouvernementale en 2017 et c’est
tant mieux ! Dehors ceux qui ont gouverné au service du Medef ! Aucune
voix de salariés, de jeunes, de privés d’emploi ne doit se porter dans
ces élections sur ces dirigeants politiques qui ont foulé aux pieds nos
droits et nos libertés pendant cinq ans et qui s’apprêteraient à
recommencer si la peur de la droite et de l’extrême droite suffisait à
les remettre en selle.
Marie-Hélène Duverger
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n°362 (08/12/16)