Mais à la différence des centaines d’intérimaires que l’usine jette comme des kleenex à la fin de leur contrat, il n’ira pas pointer au chômage au lendemain de l’élection présidentielle. Pas étonnant qu’à l’occasion de sa visite à Cléon, il n’ait pas eu un mot pour dénoncer comme intolérable le recours abusif à la précarité chez Renault. Il n’y a vraiment que lui pour croire que Renault a créé des emplois, alors qu’à Cléon, il en a détruit 440 de 2013 à 2016.
Tout au long de son discours – devant un auditoire que la direction avait gentiment sélectionné pour lui – il a honteusement brossé la direction dans le sens du poil, se gargarisant du fait que les accords signés par des syndicats complices de sa politique aient permis, grâce à l’augmentation de la flexibilité, d’augmenter la productivité et les profits. Pour ce Président à la botte du patronat et de la finance, tant pis si les travailleurs ont payé ce
résultat par la destruction de 7 000 emplois en 3 ans, une explosion sans précédent de la précarité, des conditions de travail de plus en plus insupportables et le blocage des salaires.