Dimanche soir, Macron a comme toujours étalé son auto-satisfaction pour faire passer son seul et unique message : il faut sauver le capitalisme français.
« L'indépendance » des capitalistes français n'apporte rien aux travailleurs et aux travailleuses
Macron n'avait presque qu'un mot à la bouche : « l'indépendance ». S'agit-il d'assurer à la santé ou à l'éducation un fonctionnement pérenne, indépendant des fluctuations de l'économie ? Non ! Pour les services publics, Macron préconise plus d'autonomie : que chaque hôpital ou université se débrouille avec ses moyens propres... Et tant pis pour les moins dotés !
La priorité de Macron, c'est que les entreprises françaises, c'est-à-dire le patronat français, maintiennent leurs profits. Ces profits issus du travail de ceux et celles qui produisent les richesses, extraient les matières premières, transforment, transportent, vendent les produits... et touchent des salaires qui n'ont rien à voir avec la valeur de leur travail.
Et Macron nous demande, au nom de « l'indépendance » et du « patriotisme républicain », de travailler davantage, donc de nous faire encore plus exploiter ! Aurions-nous donc le moindre intérêt commun avec nos exploiteurs ?
Unir ceux et celles qui devraient se diviser, diviser celles et ceux qui devraient s'unir
Macron vante les « négociations » pour éviter qu'il y ait trop de licenciements. Dans les entreprises, ces « négociations » se réduisent à une alternative simple : accepter de travailler plus en gagnant moins... ou perdre son boulot ! Du pur et simple chantage.
Là encore, le président des patrons nous vend sa politique au nom de la concurrence avec la Chine et les États-Unis. Là encore, comme si nous avions le moindre intérêt commun avec le patronat français, ou européen, et comme si nous n'avions pas une même appartenance avec les travailleurs et les travailleuses du monde entier !
Nous n'avons certes pas les mêmes langues, les mêmes cultures, parfois pas du tout les mêmes modes et niveaux de vie... Mais nous subissons le même système d'exploitation, nous travaillons souvent d'un bout à l'autre d'une même chaîne mondiale de production. Plus qu'une patrie abstraite, c'est notre classe sociale qui nous unit par-delà les frontières !
Aucun soutien à l'État français et à son impérialisme !
Au nom de cette unité patriotique illusoire, Macron perdure dans le déni. Il se dit « intraitable » face au racisme, mais refuse de dénoncer les crimes
passés et actuels de la France, ce pays dont l'armée est déployée dans tous les océans et sur tous les continents afin de garantir « l'indépendance » de la France, c'est-à-dire le pillage des richesses dans ses anciennes colonies.
Comment affirmer qu'il n'y a pas de racisme d'État quand les travailleurs et travailleuses immigrés qui fuient la misère et la guerre engendrés par l'impérialisme français, sont traités comme des moins que rien ? Quand la police les expulse par milliers ? Quand leurs enfants et petits-enfants, nés en France, sont toujours harcelés par les contrôles policiers, discriminés à l'embauche et au logement, relégués en marge de la société ?
Comment parler de justice quand des dizaines de milliers de manifestants et manifestantes antiracistes sont empêchés de défiler... mais qu'une poignée de flics d'extrême droite se promène en cortège sur les grandes avenues de Paris et même devant l'Élysée ?
Il aura suffit que les syndicats policiers froncent les sourcils pour que Castaner range ses timides annonces et que la direction de la police ré-autorise la clé d'étranglement. On aimerait bien avoir la même écoute quand on défile pour nos emplois, nos salaires
et nos retraites !
La différence entre les flics et nous, c'est que nous faisons tourner la société au quotidien en nous faisant exploiter, et qu'eux sont chargés de défendre notre exploitation. Ils sont le seul rempart face à la colère des opprimés et des exploités. Mais ce
rempart s'affaiblit. Notre camp social n'aura jamais aucun intérêt à le défendre !