Pour en finir avec le racisme d’État, il faut en finir avec le capitalisme

Depuis le meurtre raciste de George Floyd perpétré par quatre policiers blancs de Minneapolis le 25 mai dernier, le mouvement de contestation du racisme d’État continue de s’étendre dans le monde entier. 

En France, en Allemagne, en Grande-Bretagne ou encore au Brésil, ces manifestations de solidarité internationale ont réunies plusieurs dizaines de milliers de personnes. Au delà du seul soutien à la lutte contre le racisme aux USA, les manifestants ont dénoncés les crimes racistes de leur propre police, et exigent toujours la vérité et la justice ! Au nom de George Floyd s’ajoute ceux des innombrables victimes de la police en France comme en ailleurs. Largement diffusé, le discours prononcé par l’activiste Tamika Mallory vient rappeler qu’il ne s’agit pas d’actes isolés : « Arrêtez les policiers, inculpez tous les policiers ! Pas juste certains parmi eux, pas juste ici à Minneapolis ! ». Ces violences sont systémiques, et ce système a un nom : le capitalisme. Si les gouvernements nient la réalité des violences policières, jusqu’à refuser de les nommer, c’est parce qu’elles révèlent la nature profonde de la société capitaliste : un système d’oppression et d’exploitation fondé sur un ordre social raciste, sexiste et homophobe. 

C’est bien la violence qui permet au gouvernement et aux capitalistes d’exercer leur domination. C’est par cette violence que l’État impose, quotidiennement, la perpétuation d’un ordre social raciste et sexiste. C’est cette violence qui permet de surexploiter les femmes et minorités de genre ainsi que les non-blancs. Cette fonction des violences policière apparaît clairement lorsque cet ordre social est contesté. Ainsi lors de la mobilisation contre les E3C et le bac Blanquer, c’est en envoyant la police réprimer les lycéen-ne-s que le gouvernement a imposé la tenue des épreuves. Ces violences policières avait été particulièrement fortes dans les quartiers populaires, précisément là ou les conséquences du renforcement des inégalités scolaires sont les plus graves. 

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, refuse ainsi de parler de violences policières, et laisse son secrétaire d’État Laurent Nuñez affirmer en boucle « Non la police n’est pas raciste, non la police n’est pas violente ». Ces affirmations répétées jusqu’à l’absurde témoignent de leur peur : lors des mobilisations de la jeunesse et des salariés, la police est le dernier rempart entre le gouvernement et les manifestants. Retirer ses moyens d’agir à la police, c’est commencer à arracher le pouvoir aux capitalistes. 

Unifions nos colères pour en finir avec ce système ! 

Chaque jour, cette société montre son visage toujours plus violent. Après la crise sanitaire sans précédent du Covid-19, due avant tout aux énormes suppressions de moyens dans le système hospitalier ces dernières années, et qui a révélé aux yeux de toutes et tous les inégalités engendrées par ce système, les capitalistes entendent aujourd’hui faire payer cette crise aux travailleurs et travailleuses ainsi qu’aux jeunes : suppressions d’emplois, suppressions de lits dans la santé, fermetures de classes... Et la violence de la police est le meilleur outil pour assurer les profits et le contrôle de la population. 

Sans police, impossible pour les capitaliste d’imposer ces mesures. Alors oui il est plus que temps de contester le pouvoir de cette institution réactionnaire. La police ne doit pas qu’être désarmée, mais son financement doit cesser. Le budget ministériel des missions de « sécurité » s’élève à 20 milliards d’euros. Cet argent peut, et doit servir à la santé ou l’éducation. Il faut de l’argent dans les facs et la santé, pas pour les flics ni pour l’armée. 

Contre les violences racistes de la police : l’heure est à la construction d’un mouvement de l’ensemble de la jeunesse et des salariés. En décembre et janvier derniers, le gouvernement avait tremblé lorsque notre classe, notre camp social, s’était retrouvée dans l’unité pour faire grève contre la réforme des retraites. Le 16 juin pourrait être une première date pour retrouver cette unité. Toutes et tous dans la rue le 16 juin !

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