Tant qu'il y aura des « Versaillais », il y a aura des « Communards » !


De nombreuses manifestations commémoratives pour les 150 ans de la Commune ont eu lieu un peu partout ces dernières semaines, notamment ce samedi à Paris, où près de 10 000 personnes ont manifesté de la place de la République jusqu'au mur des Fédérés. Moment émouvant mais aussi l'occasion de rappeler que tant qu'il y aura des « Versaillais », il y a aura des « Communards ».

Les manifestations unitaires du 12 juin qui auront lieu partout en France contre le danger de l'extrême droite et la dérive autoritaire de l'État seront bien sûr une occasion supplémentaire de dénoncer le clan des réactionnaires et des fachos d'aujourd'hui. Mais garantir de se débarrasser une bonne fois pour toutes de cette sale engeance passera par le combat contre l'ensemble du système capitaliste. Tous les problèmes de l’heure, les inégalités extrêmes, le chômage endémique, les oppressions, l’émergence de pandémies, le saccage de l’environnement découlent de la dictature de grands groupes capitalistes multinationaux, que les Macron et Cie soignent aux petits oignons.
Évitons que 40 ans de politiques anti-sociales aboutissent à 40 % pour l’extrême droite. Organisons la riposte.

Notre classe se bat encore pour ses conditions d'existence

Depuis le 4 février dernier, aucune date de mobilisation interprofessionnelle n'a été avancée par les directions syndicales nationales. Et pourtant les luttes n'ont pas manqué dans de nombreux secteurs, dans l'Éducation nationale, à La Poste, dans l'hôtellerie de prestige, dans les collectivités territoriales, dont les employés mènent actuellement une lutte active dans plusieurs grandes métropoles contre le vol d'une partie de leurs congés annuels (comme à Paris ou à Rouen par exemple).  Des bagarres sont enclenchées dans le secteur de l'automobile, notamment autour du secteur des fonderies menacées de fermetures. Ce samedi 29 mai, ce sont 1500 personnes qui se sont rassemblées à Hennebont, ville emblématique de l’industrie des forges, pour apporter leur soutien à la lutte, à la grève que mènent les fondeurs de la Fonderie de Bretagne (FDB ex SBFM) pour le maintien de l’unité de production à Caudan et le refus que Renault, principal donneur d’ordres, lâche l’usine vers on ne sait quel horizon, ce qui se soldera par 350 licenciements et probablement la fin de cette entreprise.

Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !

La stratégie patronale, du choc, n'a pas attendu qu'on soit débarrassés du Covid-19 pour tirer profit de la crise ouverte par la pandémie. Licenciements en masse, multiplication des emplois précaires, baisse des primes et des rémunérations en général, vol de congés, pressions managériales et disciplinaires, etc. L’État a mis d’énormes moyens pour appuyer légalement cette offensive patronale et renflouer les caisses des grands groupes, bien davantage que pour lutter contre la pandémie. Les résultats sont là : les « premiers de cordée », profiteurs de la guerre sanitaire ont vu leurs fortunes s’envoler en un an, le reste de la société s'enfonce, la précarité explose !

Interdiction des licenciements !

Ce cercle vicieux ne sera brisé que par la lutte pour l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre toutes et tous sans perte de salaire. Ce genre de mesures ne pourra être imposé que par un rapport de force entraînant l’ensemble des travailleurs et toutes les couches populaires condamnées à la précarité. Cela passe par la coordination ou la convergence de luttes que les directions syndicales maintiennent dispersées et sans perspectives. Il faut qu'on soit très nombreux et nombreuses à manifester le 19 juin à Paris, du Medef à Matignon, aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent de manière coordonnée depuis plusieurs mois à l'initiative des salariés de l'entreprise TUI (frappée par un plan de suppressions d'emplois massifs). Car il est temps de reprendre l'offensive ! Cette manifestation, organisée par des syndicats d'entreprises, des syndicats CGT, Sud, Solidaires, des fédérations, des fronts de lutte, des organisations politiques comme le NPA, la LFI, sera une occasion majeure pour regrouper celles et ceux qui veulent remettre au centre la nécessité du mouvement d'ensemble et de la grève interprofessionnelle.

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