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/ Contre les Talibans et les responsables de la situation : solidarité avec les peuples d'Afghanistan !
Après vingt ans de guerre menée par l'OTAN, les Talibans ont fini par reprendre le contrôle de la capitale afghane, Kaboul. Les dirigeants des grandes puissances s'émeuvent des scènes de panique à l'aéroport et du sort qui est désormais réservé à ceux et celles qui sont les cibles de ce groupe politique réactionnaire et criminel.
Un groupe qui n'a jamais cessé de contrôler des territoires du pays, qui négocie depuis de longs mois, et même des années, avec les forces d'occupation et qui bénéficie toujours de soutiens financiers étrangers, notamment via le Qatar et le Pakistan, deux alliés majeurs des grandes puissances occidentales. Un groupe qui a su profiter de l'absence de l'État afghan pour imposer et faire accepter son pouvoir dans des localités entières, et dont les forces militaires se sont montrées bien plus efficaces que l'armée régulière, reléguée au rang de simple auxiliaire des puissances d'occupation.
Les pays qui se sont livrés à la guerre et au pillage de l'Afghanistan portent une énorme responsabilité dans le drame que vit sa population depuis plusieurs décennies. C'est évidemment le cas des États-Unis, à l'initiative de la guerre en 2001, mais aussi de la France, qui a occupé le pays jusqu'en 2014.
Dans les années 1980, l'Afghanistan avait été l'un des derniers théâtres de la Guerre froide, l'armée soviétique affrontant des groupes politico-religieux activement soutenus par le « bloc de l'Ouest ». Après le retrait de l'URSS, le gouvernement pro-soviétique s'était effondré et le pays avait été livré aux affrontements entre seigneurs de guerre, pouvoirs claniques et trafiquants en tous genres.
En 2001, la coalition prétendait s'appuyer sur certaines d'entre elles, notamment l'Alliance du Nord de feu le commandant Massoud, pour prendre le contrôle du pays. Mais cette faction n'était pas plus acceptée, ni acceptable, par les peuples d'Afghanistan. Au pouvoir au début des années 1990 à Kaboul, Massoud et ses alliés s'étaient eux aussi adonnés à la répression, aux massacres et à l'imposition de lois rétrogrades pour les femmes ou les minorités religieuses et nationales.
Lundi 16 août, Emmanuel Macron a annoncé que la France accueillerait au moins les réfugiés qui avaient travaillé avec elle durant la période d'occupation, et qui sont particulièrement menacés par les Talibans. Il était temps, alors que déjà plusieurs d'entre eux ont été déboutés du droit d'asile ces dernières années ! Mais qu'en est-il des autres réfugiés, que la police n'hésite pas à harceler et à brutaliser, tandis que les préfets se moquent de leur sort ? Pour la grande majorité de ceux et celles qui fuient et fuiront l'Afghanistan, Macron annonce que la France va collaborer avec les pays voisins : « le Pakistan, la Turquie ou l'Iran ». Trois pays qui sont loin d'être des modèles de démocratie, de respect des droits humains et notamment des droits des femmes, et qui directement ou indirectement ont déjà collaboré avec les Talibans ou leurs alliés...
Loin de tout retour critique, Macron a de nouveau justifié la politique guerrière de la France. Alors que du Moyen-Orient au Sahel, les interventions militaires impérialistes ne font que renforcer le chaos et créer de nouveaux drames, il laisse ainsi la porte ouverte à des offensives futures, lorsque les dirigeants impérialistes jugeront de nouveau opportun d'envoyer leur armée défendre les intérêts de leurs entreprises.
La solidarité entre les opprimés et les exploités n'a pas de frontières ! Nous exigeons :
- la liberté de circulation et d'installation de toutes et tous, notamment l'accueil systématique et dans des conditions dignes des réfugiés fuyant la guerre et la misère créées par l'impérialisme français ;
- le retrait total de l'armée française de tous les pays dans lesquels elle se trouve.