Dans l’éducation, pénurie de profs, galère pour les élèves et les étudiants…
Il n’y a que le ministre Pap Ndiaye pour affirmer que la rentrée des classes est « réussie » (si, si…). Celle-ci est pourtant catastrophique. Partout, dans les lycées, notamment technologiques, les effectifs explosent. Dans les écoles élémentaires, il manque des enseignants titulaires, des remplaçants. Partout il manque des infirmières, des surveillants, des psychologues, des accompagnants pour les élèves en situation de handicap, sans parler des locaux trop petits, vétustes ou mal ventilés. Des mouvements de grève ont éclaté dès cette semaine dans certains départements ou établissements (dans le 38, le 93, le 94, le 92 notamment). Des milliers de bacheliers se retrouvent sans affectation à l’université à la rentrée, d’autres milliers d’étudiants sans place dans le master qui leur permet de poursuivre leurs études dans la filière qu’ils ont choisie. Étudier devient un privilège dans le septième pays le plus riche du monde ! Le gouvernement a annoncé une hausse de 3,6 milliards du budget de l'Éducation nationale. Mais cette hausse, qui n'est en rien « historique », ne permet certainement pas de compenser le saccage de plus de vingt ans de politique de casse de l'éducation.
Tous précaires et toutes mal payées… alors on doit lutter ensemble !
Avec cinq ans d’études supérieures pour un salaire de 1451 euros net par mois la première année, on peut largement expliquer « la crise de vocation » pour devenir prof ou instit ! C’est une pénurie organisée ! Le ministère va ainsi embaucher des milliers de contractuels. Déjà près de 10 % des profs des collèges et lycées sont dans cette situation : sans garantie d’être embauchés d’une année sur l’autre, ni même d’être payés pour les périodes de vacances, « formés » en quelques jours, sans savoir à l’avance à quelle classe il va falloir enseigner. Bref… c’est l’apprentissage en accéléré des bas salaires, ou au « mérite », et surtout de la précarité à laquelle échappent de moins en moins de salariés, qu’ils soient du public et du privé.
C’est bien pour cette raison que dans l’Éducation nationale comme partout ailleurs, la journée de grève et de manifestation interprofessionnelle du 29 septembre à laquelle appellent plusieurs organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires, UNEF…) doit être la première occasion de la rentrée d’exprimer toutes et tous ensemble notre colère et notre détermination à ne plus se laisser tondre la laine sur le dos.
C’est 300 euros d’augmentation pour tous les revenus du travail qu’il faut, c’est l’alignement des salaires et des pensions sur l’inflation qu’il faut, c’est une place pour toutes et tous à l’université qu’il faut, c’est l’embauche de dizaines de milliers de profs, d’infirmières, de conducteurs de bus, qu’il faut, c’est l’interdiction des licenciements et l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage qu’il faut… Oui, il va falloir aller reprendre tout ce qu’on nous a volé depuis des années ! Pour cela, une seule journée de grève ne suffira pas. C’est de ça aussi qu'il faut qu’on discute avant le 29 : cette journée doit être la plus massive possible, mais elle doit surtout nous donner la force d’aller plus loin… C’est ce que sont en train de faire des dizaines de milliers de salariés de l’autre côté de la Manche depuis trois mois ! La grève générale en Grande-Bretagne et ici… ça aurait de la gueule !