Monarques, présidents ou patrons... contre leur système, reprenons nos affaires en main


Depuis une semaine, les hommages de la bourgeoisie pleuvent pour célébrer la reine d’Angleterre Elizabeth II, morte le 8 septembre. De Marine Le Pen à Sandrine Rousseau, en passant par François Hollande, Fabien Roussel et Emmanuel Macron, tous ont salué « une grande figure féminine », « une femme courageuse » ou « la mémoire d’une histoire en mouvement »… En réalité, la reine Elizabeth II, dont le patrimoine personnel s’élève à plus de 500 millions de dollars, n’a absolument rien à voir avec ce qu’a vécu et vit toujours notre classe sociale.

La famille royale est un des piliers du régime capitaliste anglais. Même si le Bill of Rights de 1688, puis les réformes politiques successives pour accroître le pouvoir de la bourgeoisie, ont grandement limité le pouvoir royal, la monarchie anglaise est l’expression encore vivante de la puissance de l’impérialisme britannique au niveau mondial. Il n'est pas anodin que la plupart des bijoux utilisés lors du couronnement aient été volés aux anciennes colonies de l’empire britannique. La reine Elizabeth II, et désormais le roi Charles III, ne sont pas seulement les souverains du Royaume-Uni : ils sont également les chefs du Commonwealth, ce regroupement des États issus de l'ancien empire colonial.
Pour notre part, nous ne verserons aucune larme pour cette représentante de l’ordre impérialiste mondial.

Un enterrement... des grèves, à l’aide des directions syndicales !
Il n’est pas étonnant que la bourgeoisie anglaise saisisse cette occasion pour tenter de museler la lutte des classes. Depuis cet été, de multiples grèves ont secoué le Royaume-Uni, notamment dans le domaine des transports, dans les ports, mais aussi chez les éboueurs, les avocats, les travailleurs et travailleuses d’Amazon…

En revanche, que dire des directions syndicales des trade-unions qui ont annoncé la suspension des grèves pour « respecter la période de deuil public » ? Pendant que la reine est enterrée à coups de millions de livres d’argent public, la bourgeoisie, elle, continue ses attaques, et les prix explosent alors que les salaires restent toujours misérables !

« Tyrans et rois tous au tombeau ! » : il faut un mouvement d’ensemble pour en finir avec ce monde !
Pourtant, c’est bien les travailleurs et travailleuses du Royaume-Uni qui indiquent la voie à suivre. Ces mêmes directions syndicales qui aujourd’hui cherchent à enterrer les grèves dans la même tombe que la reine, n’ont mené aucune politique pour tenter de les faire converger et permettre la construction d’un mouvement d’ensemble.

Or, c’est bien d’une grève générale que nous avons besoin, ici comme au Royaume-Uni, pour contrer la politique antisociale des patrons et de leurs représentants politiques, qu’ils soient « républicains » comme Macron ou « monarchiques » comme Charles III. C’est par là que nous pourrons imposer l’augmentation générale des salaires d'au moins 300 euros, avec leur alignement sur le coût de la vie, la fin de la casse des services publics, le recrutement de personnels pour faire tourner les hôpitaux et les écoles, et l’abrogation de toutes les réformes anti-ouvrières… Pour cela, il faudra certainement remettre en cause leur pouvoir, en finir avec ces dirigeants, qu'ils soient tyrans, rois, ou présidents…

Le 29 septembre, l’intersyndicale FSU-CGT-Solidaires appelle à une journée de grève interprofessionnelle sur la question des salaires. Partout, en nous appuyant sur la colère qui s’exprime déjà par des grèves dans certains secteurs, construisons cette date pour en faire un premier jalon vers la construction d’un tel mouvement d’ensemble !

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