Le lundi 10 octobre dernier, les salarié.e.s en charge de l’entretien de la gare Perrache ont cessé le travail avec une revendication simple: le maintien de leur emploi.
En effet, comme très souvent dans le nettoyage, la collectivité du Grand Lyon fait appel à de la sous-traitance pour prendre en charge ces tâches, ici la société Arc-En-Ciel. Ces conditions d’emploi assurent aux salarié.e.s des salaires bas et des conditions de travail dégradées face auxquelles ils et elles s’étaient déjà mobilisé.e.s en juin 2021: excédé.e.s du harcèlement et des humiliations d’un responsable, les agent.e.s de Perrache étaient parti.e.s en grève durant onze jours, et avaient gagné le retrait du chefaillon.
Cette première grève a été une expérience de lutte collective, mais aussi une démonstration face à leurs patrons, d’Arc-En-Ciel et du Grand Lyon, qu’ils et elles étaient prêt.e.s à ne pas se laisser faire.
Pour la Métropole pourtant, cette équipe qui refuse de se taire et d’accepter ses - minables - conditions de travail est devenue le caillou dans la chaussure. Un an et demi plus tard, elle souhaite s’en défaire en contournant la convention collective qui assure le maintien des salarié.e.s en cas de changement de marché: par le recours à une entreprise d’insertion, elle rend caduque l’obligation de maintien en place de la vingtaine de travailleurs et travailleuses.
Refusant d’être mis.e.s à la porte, les salarié.e.s sont entré.e.s en grève le 10 octobre, soutenu.e.s par une intersyndicale CNT SO-CGT-FO. Ils et elles demandent des comptes à la Métropole de Lyon dirigée par Bruno Bernard (EELV), qui a bien longtemps refusé de recevoir les grévistes.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu sur Perrache et devant la Métropole, des actions ciblées contre Bruno Bernard, des piquets quotidiens sur le site et une soirée de soutien où est intervenue Rachel Kéké, ancienne gréviste d’Ibis Batignolles aujourd’hui élue députée FI, qui a rassemblé 200 personnes.
Malgré cela, la Métropole s’obstine dans sa volonté de balayer les salarié.e.s de Perrache, et a même franchi un cap ce 1er décembre en envoyant une autre entreprise nettoyer le site sous escorte policière!
Bien que la Métropole soit plus encline à casser la grève qu’à négocier, les grévistes restent déterminé.e.s et ont déjà fait plusieurs propositions de sortie de crise, notamment à travers des embauches directes (sans sous-traitance).
La grève de Perrache est de fait en écho à celle menée par les agents d’entretien de l’université Paris 1 en Région Parisienne, qui se battent pour de meilleures conditions de travail, contre le harcèlement et les licenciements, face au même employeur, la société Arc-En-Ciel.
A Lyon, un nouveau rassemblement est appelé ce mercredi à 18h place des Terreaux: il est important d’y être le plus nombreux possible et de continuer à faire tourner la caisse de grève qui est ce qui permet aux salarié.e.s de poursuivre la grève!