À la fin mars 2021, 206 milliards d’euros ont été injectés afin d’aider les entreprises. Ces aides censées maintenir l’emploi, ont un goût bien amer pour toutes et tous les salarié.e.s menacé.e.s et directement concerné.e.s par les vagues de licenciements qui s’abattent sur le monde du travail depuis mars 2020. À Renault, par exemple, qui annonce pourtant 368 millions d'euros de bénéfices nets en 2021, ce ne sont pas moins de 2500 postes dans l’ingénierie et le tertiaire qui vont être supprimés pour répondre à un plan d’économie de plus de deux milliards d’euros sur trois ans !
Pendant que les bénéfices du CAC 40 montent à 60 milliards d’euros pour la première moitié de 2021, voilà que l’addition est présentée cette semaine aux travailleurs et à la jeunesse : augmentation de 12,6 % du prix du gaz, hausse de 8 % de l’alimentation à la fin de l’été, diminution des indemnités de chômage partiel et fin de la gratuité des tests de dépistage... Voici un échantillon de la guerre que continue de mener ce gouvernement contre notre camp social.
Une colère palpable qu’il faut transformer en bras de fer conscient
Cette colère bien présente a éclaté en plein mois de juillet contre le pass sanitaire et a montré l’ampleur de la défiance face à ce gouvernement qui, de crise en crise, avance toujours plus dans la répression et les chèques en blanc qu’il laisse au patronat pour contrôler encore et encore les salarié.e.s.
C’est ce même esprit de ras-le-bol face à l’injustice pour la majorité d’entre nous qui a poussé 130 salarié.e.s de l’entreprise de nettoyage Arc-en-ciel à se mettre en grève pendant une semaine contre leur entreprise qui avait repris le marché sur le site de Sorbonne-Université. Ils et elles condamnaient notamment la remise en cause des heures supplémentaires impayées. La massivité du mouvement de grève et le large soutien qu’il a reçu à peine quelques semaines après la reprise des cours à l'université ont fait plier la direction.
À Transdev, les salarié.e.s des dépôts de bus se sont mis en grève aussi contre la toute puissance patronale qui augmente les amplitudes et les cadences et rogne rageusement les primes et les avantages acquis par des accords locaux. Aujourd’hui c’est clairement le maintien du nombre de grévistes et l’extension du mouvement qui se jouent.
À quelques jours de la journée de grève interprofessionnelle du 5 octobre, il est clair qu’une fois encore les directions syndicales partent sans feuille de route, avec une date au milieu de nulle part, toujours occupées à courir aux tables des négociations au moindre coup de sifflet de l'Élysée.
Le gouvernement et le patronat avancent main dans la main pour démolir nos existences.
Il est bien temps de faire pareil, salarié.e.s du privé comme du public, jeunes ou plus vieux, l’important est que toutes celles et toux ceux qui veulent en finir avec le pouvoir et la morgue de cette caste de nantis, se mettent autour d’une table et discutent de leur programme d’actions, de grèves, de blocages, de manifestations, de revendications pour enfin gagner le droit de décider, de tout et partout ! C’est avec cet état d’esprit de s’unir et de se battre ensemble que les salarié.e.s de PPG (ancien Joint français) appellent à une réunion le samedi 2 octobre et s’adressent à l’ensemble des équipes militantes, syndicales, des organisations politiques, associatives à y envoyer des délégations à partir de 10 heures à Bezons (Val d'Oise).
Le 5 octobre ne sera qu’un petit pas dans cette direction. Mais déjà, ne loupons pas la marche et tentons d’imaginer la rencontre, les convergences entre les manifs du samedi, la grève du 5 octobre et la coagulation de toutes celles et tous ceux qui, déjà, se battent dans leurs boites pour ne plus subir !