Edito du 13/01/14

L’interdiction de Dieudonné : une entreprise de diversion... 

Ce sont les licenciements qu’il faut interdire ! 

Valls en champion de la lutte antiraciste ? Lui qui voulait des « blancs, des white et des blancos » à Evry, lui qui se glorifie d’avoir expulsé plus de sans-papiers que Sarkozy ? Lui qui ne lésine pas sur les propos racistes à l’encontre des Roms qui selon lui « ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie » ? Mais de qui se moque-t-on ? Les délires racistes de Dieudonné, ami intime de Jean-Marie Le Pen, doivent être combattus mais l'interdiction de ses spectacles ne sert pas à cela... elle pourrait même les renforcer ! 

En fait, le gouvernement met en place une entreprise de diversion pour qu'on ne parle plus des sujets qui peuvent dresser les travailleurs contre lui : le chômage et les nouveaux milliards de cadeaux au patronat, avec le « pacte de responsabilité » annoncé par Hollande. Pendant qu’on se focalise sur Dieudonné on oublie de s’affronter à la politique anti-ouvrière du gouvernement. 

Deux faces d’une même pièce 

Le raciste Valls vaut bien l’antisémite Dieudonné. Dire que les Juifs sont responsables de tous les maux est un grand classique de l’extrême droite. Mais nos ennemis, ce sont les dirigeants du CAC 40, ces 40 voleurs qui ont vu leurs salaires s’élever en moyenne à 3,48 millions d’euros annuels en 2013. Notre ennemi, c’est ce gouvernement qui est à leur service. Les uns ou les autres sont athées ou croyants, mais l’essentiel est ailleurs, ils sont 100 % bourgeois, 100 % anti-ouvriers. Et tous ceux qui veulent détourner notre colère de nos véritables ennemis sont de fait les complices de ceux qui nous exploitent. Le racisme est une arme au service des patrons pour diviser les travailleurs. 

Ce qui remet en cause le système établi, c’est lorsque ceux qui produisent les richesses – quelle que soit leur nationalité ou religion n'acceptent plus les règles du jeu du capitalisme. En particulier, le racket de la richesse produite par la majorité de salariés au profit d’une minorité d’actionnaires et de patrons. C’est lorsque nous contestons le pouvoir des capitalistes à tout décider, tout contrôler pour accroître leurs profits sur notre dos. 

La colère des Goodyear est légitime 

La violence n’est pas là où on veut nous la montrer. Oui, nous sommes du côté de ceux qui occupent et séquestrent leurs patrons, lorsqu'ils voient leurs emplois partir en fumée. Car toutes ces boites qui ferment et licencient anéantissent des vies et des familles entières. A quoi bon avoir tous les pouvoirs comme aujourd’hui le PS, si cela ne sert qu’à protéger des corrompus comme Dassault en refusant de lever son immunité parlementaire. Si le gouvernement voulait protéger les salariés, c'est l'interdiction des licenciements qu'il déciderait ! 

Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes 

La CGT d’Arcelor Florange appelle à rejoindre les Goodyear à Amiens pour manifester vendredi. Tout ce qui est un pas vers la convergence est un pas qui va dans le bon sens. Pour imposer l’interdiction des licenciements, il faudra que tous ceux qui résistent aujourd’hui séparément pour défendre leurs emplois, s’opposer aux suppressions de postes et à la casse de la Sécurité sociale convergent dans un mouvement d’ensemble. 

Cela implique que tous ceux qui militent pour cela tissent des liens, se mettent en réseau, pour combattre l’isolement. Et cela d’autant plus que les directions syndicales sont bien silencieuses. Si une journée de grève interprofessionnelle est finalement lancée le 6 février, il faudra s’en saisir comme une première étape pour atteindre cet objectif et s'affronter à la politique du gouvernement et du patronat. 

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