Un pacte contre les travailleurs
Le gouvernement Hollande-Ayrault continue de faire des cadeaux aux entreprises, c’est-à-dire, à leurs actionnaires. Son « pacte de responsabilité » est une nouvelle étape dans l’offensive qu’il mène contre les classes populaires. Sa principale disposition est la suppression des 30 milliards d'euros de cotisations annuelles des entreprises à la branche famille de la Sécurité Sociale.
Dans le même temps, le gouvernement prépare son plan de 50 milliards d’économies. Autant dire qu’il va nous présenter l’addition : coupes budgétaires dans les hôpitaux, les écoles et l’ensemble des services publics, mais aussi hausse des impôts, notamment la TVA.
Négocier ou s’opposer ?
Sous prétexte que le patronat a accepté de « demander aux branches professionnelles d’ouvrir des discussions sur des objectifs en termes d’emploi », mais sans s’engager à rien, les dirigeants nationaux de la CFDT, de la CGC et de la CFTC ont signé le pacte, c’est-à-dire le cadeau de 30 milliards au patronat, la liquidation de la Sécu et pas un emploi de plus ! D’ailleurs, pour le ministre du Travail Michel Sapin, « donner un chiffre global » de créations d’emplois semble « peu opérationnel » : il n’y aura donc aucune contrepartie.
Au lieu de cautionner l’idée que la négociation est possible par le « dialogue social », comme l’ont fait l’ensemble des confédérations syndicales, il faut préparer la riposte du monde du travail. Après avoir tergiversé, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appellent à une journée de grève le 18 mars. Faisons de cette journée une première mobilisation des travailleurs du privé et du public pour le retrait du pacte et la défense de la Sécu, contre les licenciements et les suppressions de postes. Et préparons la suite, dans l'idée qu'un mouvement d'ensemble prolongé et déterminé sera nécessaire pour faire plier le gouvernement !
La force des travailleurs, c’est la lutte collective
Le gouvernement ne donne qu’aux riches et ne cède du terrain qu’aux forces politiques les plus à droite qui ont mis sur le devant de la scène les pires préjugés : le racisme sous toutes ses formes – de l’islamophobie à l’antisémitisme –, l’homophobie et le sexisme. Ces réactionnaires apparaissent comme les seuls à manifester contre le gouvernement.
Pourtant, les travailleurs ne restent pas sans réactions. Mais si les luttes sociales sont plus nombreuses qu’il n’y paraît, elles restent localisées et éparpillées. Unir ceux qui se battent, comme les postiers des Hauts-de-Seine en grève depuis plus d’un mois, et ceux qui ne veulent plus se laisser faire, c’est urgent pour que l’opposition au gouvernement vienne des travailleurs et de la jeunesse, exprimant leurs intérêts de classe sans illusion électorale. C’est pour cela que le NPA a proposé à l'ensemble du mouvement ouvrier l’organisation d’une grande manifestation unitaire le 12 avril à Paris. Celle-ci doit être une manifestation contre le gouvernement et sa politique au service du patronat.
Une large participation des classes populaires et des salariés/ées en lutte pourrait en faire une réussite et le point de départ d’une mobilisation générale pour stopper ce gouvernement PS-MEDEF. Les seuls moyens efficaces dont disposent les travailleurs/euses pour inverser le rapport de force, ce sont les manifestations et la grève. Ce sont aussi les seuls moyens de faire reculer le FN et l’extrême droite car en luttant pour leurs intérêts communs, les travailleurs/euses montreront que leur solidarité et leur unité sont plus fortes que les divisions entretenues par les préjugés réactionnaires.