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/ La Poste : autoritarisme, répression et réorganisations
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26 mai 2005 : le GIGN intervenait contre les grévistes du Centre de tri de Bègles-Bordeaux qui occupaient leur centre pour en empêcher la fermeture. Ce n’était pas un hasard si la Poste a frappé fort à ce moment-là : elle s’apprêtait à lancer le plus vaste plan de restructurations et de suppressions d’emplois de son histoire, « Facteur d’Avenir ». Répression et réorganisations, les deux faces d’une même pièce.
Depuis, la machine répressive s’est emballée : les procédures disciplinaires et/ou pénales contre les représentants syndicaux sont de plus en plus nombreuses et brutales. Mais une combativité s’exprime depuis le début de l’année, avec le déploiement de grèves parmi les plus longues qu’ai connues l’entreprise : 173 jours de grève dans le 92, 130 jours à Aubigny (18), 93 jours à Ajaccio, 61 jours à Epinay-sur-Orge (91), 51 jours à Paris 15… De multiples autres conflits de moindre durée (entre 3 et 10 jours) se sont aussi déroulés ces derniers mois.
La direction de La Poste ne voudrait surtout pas que cette détermination devienne un exemple à suivre. La Poste est le second employeur après l’État, et les grèves de postierEs peuvent jouer un rôle dans le climat social du pays.
La Poste a peur de la contagion parce que les signes de mécontentement se sont multipliés ces dernières années. La répression ne s’abat pas que sur les militantEs : la Poste veut faire du tout-disciplinaire son mode de management normal, et elle reconnaît avoir licencié 1 000 personnes en 2011, et 850 en 2012. Parmi eux, nombreuses et nombreux sont ceux qui l’ont été pour des broutilles, ou tout simplement pour s’être opposé à un petit chef.
30 octobre : mobilisation !
Il manque l’existence de perspectives de luttes communes. Regrouper les résistances est un impératif. Et cela commence par défendre l’ensemble des camarades postiers visés par la répression.
Le rassemblement du jeudi 30 octobre est une étape importante : il se tient le jour de la commission disciplinaire de Yann Le Merrer, représentant de SUD Activités Postales 92 que La Poste veut révoquer de la fonction publique pour « intrusions dans des établissements postaux » et « prises de parole sauvages ». En fait, pour avoir été l’un des animateurs de la récente grève des Hauts-de-Seine. Ce rassemblement revêt un enjeu particulier. Si Yann était révoqué pour son activité militante, cela serait une première à La Poste depuis 1953 ! Ce rassemblement sera l’occasion de protester contre la politique répressive de La Poste dans son ensemble et de défendre le droit à s’organiser et à s’opposer à l’arbitraire patronal.
Hosea Hudson
Hebdo L'Anticapitaliste n°262 (30/10/2014)