La construction d’une retenue d’eau sur la rivière du Tescou dans le Tarn est en projet depuis des décennies, contre l’avis des populations. Depuis des mois les opposants se mobilisent contre le barrage qui doit être bâti dans la forêt de Sivens, dans la zone du Testet. Samedi dernier, Remi Fraisse, un étudiant de 21 ans, a été tué alors qu’il manifestait contre le barrage.
Une répression féroce…
Face à des centaines de manifestants, le gouvernement n’a eu pour seule réponse - comme il en a pris l’habitude depuis le début de son mandat - qu’un imposant déploiement de policiers qui ont rapidement utilisé gaz lacrymo, grenades et flash-ball. Mais cette fois-ci, un jeune homme a été retrouvé mort.
Loin d’être un accident, ce drame est le résultat de deux mois de violences policières systématiques, dont le seul objectif était de briser toute résistance et permettre une avancée des travaux à marche forcée et ainsi empêcher tout retour en arrière possible.
Ce n’est pas une « mort suspecte » mais bien un assassinat puisque ce mardi, l’autopsie pratiquée sur le corps de Rémi Fraisse permet de confirmer que son décès résulte de l’explosion d’une grenade lancée par les gendarmes. Dans la foulée, le ministre de l’Intérieur annonce qu’il ne « s’agit pas d’une bavure » mais suspend l’utilisation des grenades offensives… Pour combien de tasers et de permis de matraquer, encore et encore, contre ceux et celles qui luttent ?
… Pour défendre les profits d’une minorité !
Le projet est estimé à 8 millions d’euros, entièrement financé par des fonds publics dont ceux des Conseils généraux du Tarn et du Tarn et Garonne, présidés l’un comme l’autre par le Parti Socialiste : par Thierry Carcenac - qui déclare mardi soir au journal Le Monde et alors qu’un manifestant a été tué par la police, qu’ « il n’est pas possible que des gens violents (les manifestants « radicaux ») imposent leur choix à tous les autres » - et Jean-Michel Baylet, ancien candidat aux primaires du PS.
C’est sous couvert d’une meilleure irrigation d’une zone jugée trop souvent asséchée que le gouvernement maintient son soutien au projet. Pourtant, cela aura pour conséquence la destruction d’une des deux seules zones humides du département, des espèces protégées qui y vivent. Et tout ça pour favoriser encore et toujours une agriculture intensive, celle du maïs en l’occurrence, en irriguant quelques dizaines de grosses exploitations.
Les militants/es opposés au barrage ont d’ailleurs rencontré un soutien de taille puisqu’un récent rapport d’experts commandé par le ministère de l’Écologie pointe l’inutilité de ce projet dont les besoins seraient « surestimés », l’étude d'impact « de qualité moyenne » et le « financement fragile ».
Assez de ce gouvernement des flics et des patrons !
Avec Hollande et Valls, les rapaces du CAC 40, les patrons licencieurs ou encore les ministres et députés fraudeurs, n’ont rien à craindre. Mais les autres, les salariés, les jeunes, ceux et celles qui refusent la politique de ce gouvernement, subissent la répression, les sanctions, l’humiliation et aujourd’hui, la mort.
D’ores et déjà des manifestations spontanées d’hommage à Rémi Fraisse ont eu lieu. Mais c’est aujourd’hui l’ensemble des salariés/ées et de la jeunesse qui doit réagir à la répression d’État en participant massivement aux manifestations qui vont s’organiser durant toute la semaine dans toutes les grandes villes pour condamner la mort d’un manifestant, continuer son combat contre le barrage de Sivens et contre la politique de Valls et Hollande.