DU 1er AU 15 JANVIER 2017 :
78 HÔPITAUX, CLINIQUES, EHPAD, ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ...
EN LUTTE, GRÉVE, DÉBRAYAGE, DROIT D'ALERTE, MANIFESTATION, PÉTITION...
Dont au moins 11 sont en grève depuis un mois ou plus
CHRU Besançon Gériatrie CHRU Bordeaux Centre de régulation Samu CHU Angers Urgences CHRU Clermont Ferrand Service paramédical Urgences. 80 jours de grève CHU Le Mans CHRU Toulouse Orthoptistes CHRU Rennes Urgences. CHU Tours Gynécologie CHRU Lille Bureau des entrées Hôpital de Dax Hôpital de Morlaix Hopital Béclère à Clamart. Plus d'un mois de grève Hôpital Lens Hôpital Aurillac Hôpital de Rodez. 3 mois de grève Hôpital Avicenne Bobigny en grève depuis 2 mois Hôpital Jean Verdier Bondy en grève depuis plus de 5 semaines Hôpital René Muret Sevran en grève depuis presqu'un mois Hôpital Le Mans Hôpitaux Saint Maurice Hôpital St Benoit Menni St Brieuc Hôpital Dreux Hôpital Chartres en grève depuis 14 jours Hôpital Chinon Hôpital Pontoise Hôpital Clermont Oise Hôpital Henry Gabrielle Hôpital Bourges (Gironde) Hôpital Psyhiatrique Auch Hôpital Hôtel Dieu Hôpitaux Lannemezan Hôpital Pessac Haut leveque Hôpital Villeneuve de Berg en grève depuis 6 semaines Hôpital Villedieu les Poeles Manche Hôpital Roanne. Bloc opératoire Hôpital Châlons Hôpital Falaise Hôpital Juvisy Hôpital St Jean de Dieu Dinan Hôpital Castellucio Hôpital du Blanc Indre Hôpital Pithiviers Hôpital Clocheville Neonatologie Un mois de grève Hôpital Maternité St Jean d'Angély Maternite St Affrique Maternité Milla Maternité Decazeville Maternité Tenon 1 mois et demi de grève Maternité Bluets Paris Clinique l'Ormeau Tarbes Fin de la grève après 64 jours Clinique Augustines Clinique Saint Joseph La Réunion Clinique de la Paix Saint Benoit 1 mois de grève Clinique de la Sagesse Rennes Ehpad Wattrelos 1 mois de lutte Ehpad Belle de mai Ehpad la Vigne Ehpad Hôpital Roubaix Ehpad Bohars Ehpad Jeanne d'Arc St Quai Portrieux Ehpad les Parents Ehpad St Jean du Bois Ehpad Plouescat Ehpad Segonzac Ehpad Oisseau Ehpad Albizzias Ehpad Jardins du Mazet Fos sur Mer Ehpad Amitiés d'Armor IME les Genêts d'Or Centre hélio marin St Vincent Maison Saint Michel Liffre Centre Saint Vincent Lannouchen Don Bosco Landerneau Centre 4 Vaulx les Mouettes St Cast le Guildo Maison d'accueil spécialisée de Chavannes Centre de ré-éducation St Hellier Rennes Etudiants dentistes dans 8 facultés Médecins généralistes Charente en grève des gardes de nuit depuis 9 mois |
Home / Entreprises /
Lutte de classe /
Mobilisations /
Publié dans la revue A&R /
Santé
/ Santé : la colère gronde, mais les directions syndicales démobilisent les travailleurs
Les politiques de coupes budgétaires touchent tous les services publics, y compris celui de la santé. Les salariés de ce secteur ont souvent courbé l’échine, en raison notamment d’une certaine pression idéologique propre à leurs métiers, qui a tendance à culpabiliser les personnels de santé. Cependant, à force de prendre sur eux-mêmes, plusieurs collègues qui subissaient tout particulièrement les conséquences de l’exploitation ont mis fin à leurs jours.
Les nouvelles politiques managériales entrées en vigueur dans la santé ont conduit à une situation où les salariés perdent totalement le sens de leur travail, dans un domaine où l’on ne gère pas des produits ni des machines, mais de l’humain. Cette aliénation du travail est vécue comme une aberration par des femmes et des hommes qui ont choisi de faire ce métier avec l’engagement fort de prendre soin des autres.
Si l’on en croit les projets du PS ou de LR, le pire est encore à venir. Le gouvernement prévoit la suppression de 22 000 postes dans la santé d’ici 2017. Cette politique s’accompagne de réformes structurelles, qui visent à réaliser des économies d’échelle et des réorganisations d’établissements par la mise en place des groupements hospitaliers de territoires (GHT). L’avènement des GHT correspondra à la création de grands pôles de santé chapeautés par un établissement majeur. Sous prétexte de mutualiser les moyens, cela permettra en fait de fermer des services ou des spécialités à l’échelle d’un territoire. Et tant pis pour la proximité des soins !
Les Républicains ne sont pas en reste avec leur candidat Fillon, qui poursuit l’objectif de 20 milliards d’économies dans la santé par la restriction de la prise en charge de l’assurance maladie aux seules affections graves et de longue durée ; les assurances santé privées se concentreraient sur le reste, ce qui entraînerait alors une flambée de leurs tarifs. Fillon menace également de faire passer le temps de travail de 35 à 39 heures à l’hôpital, ainsi que de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires dont une bonne partie appartiennent à la fonction publique hospitalière. À l’heure d’une médecine à deux vitesses, ce ne sont pas les riches qui patientent aux urgences des heures durant…
Du 8 novembre…
Dans ce contexte, la journée de grève du 8 novembre était attendue par de nombreux soignants en colère ; elle a été une réussite, avec plusieurs dizaines de milliers de collègues qui y ont participé dans toute la France. Cette mobilisation avait été défendue à la fois par l’intersyndicale CGT-FO-SUD et par un collectif de 18 organisations d’infirmières et infirmiers salariés, libéraux et étudiants.
Malgré l’éclatement corporatiste, les autres dates de mobilisation en novembre ont exprimé une volonté des « blouses blanches » de continuer. Le 17 novembre, les infirmières scolaires défilaient contre un risque d’externalisation de leur service. Et le 24, les IADE (infirmières anesthésistes) manifestaient pour une meilleure reconnaissance de leur spécialité.
… au 7 mars
?
Suite à ces journées d’action, l’intersyndicale réunie le 15 décembre a appelé à une mobilisation d’ampleur le... 7 mars 2017. Personne ne peut sérieusement croire qu’une journée de mobilisation tous les six mois, ce sera suffisant pour faire renoncer à ses mauvais coups le gouvernement actuel ou le suivant.
Si les nombreuses batailles isolées – qu’elles soient par service ou par établissement – sont parfois victorieuses, il faudra autre chose pour faire reculer les capitalistes : une véritable « marée blanche ». La politique des directions syndicales étant loin d’être à la hauteur des enjeux – c’est le moins qu’on puisse dire –, les travailleurs de la santé devront construire des cadres démocratiques d’organisation, qui dépassent les organisations syndicales. Et si par certains aspects, le 8 novembre a pu rappeler le mouvement de grève des infirmières de 1988, il faut reprendre les ingrédients qui avaient conduit celui-ci à la victoire : une mobilisation massive durant 7 mois, des assemblées générales dans chaque établissement mandatant des déléguées en coordination nationale, pour un mouvement qui aille jusqu’au bout !
Hugo Perlutti