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Publié dans la presse du NPA
 / Primaires de la gauche : ces 22 et 29 janvier, on reste chez nous !
Les deux premiers débats télévisés des primaires des socialistes 
et de leurs satellites sont loin d’avoir passionné les foules : les 
candidats de la droite avaient fait largement mieux en termes d’audience
 il y a quelques semaines...
Une preuve supplémentaire du 
divorce définitivement consommé entre les classes populaires, saignées à
 blanc depuis cinq ans par une politique antisociale rarement égalée, et
 cette gauche institutionnelle, servile vis-à-vis des intérêts des 
classes dominantes.
Un bilan commun impossible à mettre sous le tapis
Effectivement
 difficile pour les sept participants de « la Belle alliance populaire »
 de susciter un minimum l’envie de les écouter jouer au jeu des 
différences afin de postuler au rôle du meilleur candidat « pour faire 
gagner la gauche » en mai prochain !
L’ex-Vert De Rugy a rejoint 
les rangs du groupe socialiste à l’Assemblée nationale en mai dernier, 
alors que la mobilisation sociale contre la loi travail était à son 
apogée. Bennahmias a une longue carrière de girouette : des Verts au 
Modem jusqu’à son propre « parti » baptisé Front démocrate. Il n’y a 
aucun perdreau de l’année, rien que des habitués des ministères, des 
combinaisons politiciennes et des petites trahisons entre amis quand il 
faut tirer son épingle du jeu. Montebourg, Peillon, Hamon, Pinel ont 
tous été ministres de Hollande, Valls a été son Premier ministre durant 
plus de deux ans. On a pu tous les voir à l’œuvre pour imposer des 
mesures dirigées contre le monde du travail.
Autant ils ont tous 
été zélés dans la mise en place de cette politique, autant il leur faut 
maintenant se démarquer d’un passé récent. Peillon, Montebourg, Hamon 
ont à ce petit jeu une longueur d’avance, pour avoir été évincés de leur
 ministère il y a deux-trois ans ou plus. Cela leur a donné un peu plus 
de temps pour essayer de fabriquer une virginité politique nouvelle.
Valls,
 lui, ne dispose pas des mêmes délais, et c’est pour cela qu’il débite 
des histoires avec des grosses ficelles en prenant les gens pour des 
amnésiques (si on veut rester polis...) : le 49.3 c’est moche, la classe
 ouvrière est son amie (avec une excursion rapide à Liévin, terre des 
mineurs et bastion historique de son parti, époque SFIO), et il faudra « redonner du pouvoir d’achat après avoir demandé des efforts ».
Des escarmouches pour amuser la galerie
Les
 sept candidats sont tous de bons et loyaux serviteurs de l’appareil 
d’État garant de l’ordre social établi, et sont attachés à « la grandeur
 de la France ».
Ainsi concernant la lutte « contre le 
terrorisme » ils ont tous approuvé que la France ait procédé à 
l’élimination armée lors d’opérations « ciblées » de combattants 
ennemis, en dehors de tout cadre légal. Ils se sont contentés de 
critiquer les propos de Hollande sur le sujet... au motif qu’il aurait 
dû tenir sa langue !
Il a bien fallu pourtant jouer un peu la 
compétition... histoire d’entretenir l’illusion qu’il y aurait des 
différences de fond entre les sept candidats. Hamon a trouvé comme 
hochet le revenu minimal d’existence à 530 euros par mois, Montebourg 
trouve qu’il n’y a pas assez de contrôle aux frontières, Peillon pense 
qu’il faudrait amender à la marge la loi Travail... et Valls reste 
totalement opposé au droit de vote des étrangers aux élections locales. 
Au moins, sur ce sujet, il reste lui-même !
Évidemment, tout ce 
petit monde-là a juré la main sur le cœur qu’une fois les primaires 
achevées, le vainqueur aura le soutien de tous les autres. Comme la 
corde soutient le pendu ?
Marie-Hélène Duverger
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 367 (19/01/17) 
 
 
 

