C'est qui les casseurs ? C'est eux les casseurs !

Mardi 5 février, la loi dite « anti-casseurs » a été adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale. 

Loi anti-manifestants 

Cette loi, piquée à la droite sénatoriale la plus réactionnaire, renforce l’arsenal répressif déjà bien fourni contre les manifestants. 

Elle officialise les fouilles des sacs et des personnes sur les lieux et aux abords des manifestations, pratique mise en place sous Hollande pendant la mobilisation contre la loi Travail. 

Elle crée l’interdiction préfectorale de manifester pour toute personne pouvant constituer, en raison de ses actes lors de précédentes manifestations, même non sanctionnés, une « menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». Cette interdiction peut être étendue à tout le territoire national et durer plusieurs semaines. Sans intervention d’un juge, le gouvernement, via son préfet, peut donc priver d’une liberté fondamentale toute personne qu’il estime susceptible de représenter une menace ! Un opposant politique, un syndicaliste un peu trop déterminé, un gilet jaune… tout contestataire pourra se voir bâillonner. 

Elle crée un nouveau délit de dissimulation du visage « au sein ou aux abords d’une manifestation », puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende. 

Cette loi n’est pas « anti-casseurs » mais anti-manifestants. Son véritable objectif n’a même rien à voir avec son titre officiel de loi « visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations ». Il s’agit, pour un pouvoir affaibli par une contestation sociale qui ne s’arrête pas, de répondre à la rue par la répression. 

Qui est vraiment violent ? 

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, on dénombre de très nombreuses victimes de violences policières. Au début de la mobilisation, en seulement trois semaines, les médias ont dénombré 820 blessés chez les manifestants, plus de 1600 arrestations et 1400 gardes à vue. Ces chiffres n’ont fait qu’augmenter. Mediapart parle de l’épisode de répression le plus intense depuis 1968, avec davantage de blessés graves. 

La seule vraie réponse du gouvernement à la contestation c’est donc la matraque, les gaz lacrymo, les tirs de LBD, l'autoritarisme face à une colère sociale qu'il n'arrive pas à faire taire. 

La seule solution : grèves et manifestations 


En dépit des nombreuses critiques qu’elle a fait naître, cette loi a tout de même été adoptée haut la main par 387 pour, 92 contre et 74 abstentions. Les députés La République en marche (LREM) qui avaient fait mine de s’émouvoir de cette loi liberticide se sont contentés de l’abstention. 

Il ne faut rien attendre de l’opposition parlementaire, d’autant plus quand c’est Marine Le Pen qui se gargarise dans les média de son vote contre. Alors qu’on sait que la réponse de l’extrême droite à toute opposition politique et syndicale est la répression violente. Alors qu’on sait que Marine Le Pen n’est pas du côté de ceux qui n’en peuvent plus du système capitaliste. 

La seule solution, pour mettre un terme à la violence policière et à la répression politique que met en place le gouvernement Macron, c’est d’amplifier le mouvement, par la grève et par des manifestations massives. Avec son arsenal répressif, Macron se prépare à affronter les mouvements sociaux que va continuer de provoquer sa politique de réformes pro-patronales (retraites, Sécurité sociale, destruction des services publics). Comme à la fin du XIXème siècle, quand les lois scélérates avaient été adoptées soi-disant en réaction à la vague d'attentats anarchistes mais avaient surtout servi par la suite à réprimer le mouvement ouvrier tout au long des grandes périodes de grèves du début du XXème siècle. 

Alors face aux capitalistes, un seul mot d’ordre : tous ensemble, dans la rue et par la grève, bloquons l’économie pour reprendre nos affaires en main !

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