- la volonté des macronistes est de tester sur les étudiants étrangers le fait de faire payer aux étudiants le coût réel de leurs études. Les montants de 2770 euros pour une année de licence et 3770 euros pour une année de master ou de doctorat (au lieu de 170 euros, 243 euros, et 380 euros) de n’ont pas été choisis au hasard, ils correspondent à un tiers du coût réel des études. De la licence au doctorat, aucune hausse ne doit être appliquée ;
- ce renoncement ne règle pas les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers lorsqu’ils veulent s’inscrire dans l’université française, entre difficultés administratives et financières liées aux visas, aux logements, les discriminations subies dans l’accès aux droits sociaux et à un emploi.
Le gouvernement annonce vouloir renoncer à l’augmentation des frais d’inscription pour les doctorantes et doctorants extra-européens prévue pour la rentrée 2019. Cette déclaration confirme en fait la volonté du gouvernement de fermer l’accès à l’université aux étudiants s’ils ne sont pas aisés ou si leur travail n’est pas valorisable par les universités.
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a annoncé le 24 février dans un entretien accordé au Journal du Dimanche que les frais d’inscription pour les doctorants étrangers n’augmenteront pas à la rentrée prochaine. Elle suit les propositions d’un rapport remis le 18 février, qui recommande de ne pas augmenter ces frais pour les doctorants étrangers originaires de pays hors Union européenne. Le montant actuel de l’inscription en doctorat est de 380 euros, auxquels il faut ajouter les frais de visas et bien d’autres frais. Le gouvernement voulait augmenter ces frais à 3770 euros par an. Rappelons que pour une licence ils passeraient de 170 euros à 2770 euros et pour un master de 240 euros à 3770 euros.
Pourquoi renoncer à cette augmentation seulement pour les doctorants ?
La réponse du rapport le rapport et de la ministre est sournoise : les doctorants sont les étudiants « qui rapportent » et « produisent » des travaux pour les universités, et la présence de doctorants extra européens est nécessaire voir indispensable dans certaines filières. Hors le nombre de doctorants en France est en baisse de 10 % depuis dix ans et la compétition internationale est forte pour les attirer. Ils assurent une grande partie des recherches et publications des laboratoires, ainsi qu’une partie des enseignements dispensés dans les universités. Il y a environ 70 000 doctorants en France dont 33% sont extra européens. Ce sont elles et eux qui compensent en fait la baisse généralisée des inscriptions en doctorat. La part de ces doctorants assurant des tâche d’enseignement et de recherche augmente donc mécaniquement d’année en année. En augmentant leurs frais d’inscription, le gouvernement a réalisé qu’il se priverait d’une main d’œuvre pas chère et très qualifiée.
Ce renoncement montre d’une part que l’augmentation des frais d’inscription est bien une mesure discriminatoire, injuste et raciste qui vise à n’attirer que les étudiants étrangers aisés et ceux qui sont susceptible de rapporter directement aux universités par le biais de leur travail. D’autre part elle masque mal l’état de délabrement et le manque de moyens de la recherche dans les universités, dans lesquelles les doctorants travaillent avec des contrats précaires voir même sans contrat de travail.
Des étudiants qui rapportent ?
La volonté du gouvernement est donc claire : pour ne pas payer ses frais d’inscription, il faut être un étudiant qui rapporte ! Ce raisonnement pervers et discriminant est clairement mis en avant par la ministre. Le renoncement à cette mesure doit s’appliquer à tous les étudiants, de la licence au doctorat, la mobilisation doit donc continuer. Il faut continuer de se mobiliser massivement contre cette hausse des frais d’inscription car :
La baisse des inscriptions dans les universités françaises dues à cette mesure est déjà avérée. Le 5 février, Campus France, annonçait une baisse de 10 % des inscriptions d’étudiants extra européennes dans les Université française. Ce même Campus France s’était empressé en novembre de relayer les déclarations du Premier ministre concernant l’augmentation des frais d’inscription. Il faut d’ailleurs rappeler que cette mesure ne relève actuellement que de déclarations gouvernementales, aucune mesure n’existe à ce jour. Campus France met donc en œuvre une mesure qui n’a aucune existence légale. Il faut donc continuer de combattre cette mesure discriminatoire, aucun étudiants ne devra renoncer à poursuivre ses études et voir ses frais d’inscription augmenter à la rentrée 2019 ni les autres années.
Pour combattre Macron et son monde, pour un université gratuite et ouverte à tous, pour notre camp social, le combat continue !