Home / Brèves /
Tract /
Ville de Paris
/ Bulletin Ville de Paris : Non à la loi de transformation de la fonction publique, organisons la grève !
Non à la loi de transformation de la fonction publique, organisons la grève !
L'application de la loi de transformation de la Fonction publique et le passage aux 1607h font du bruit un peu partout dans le pays... A la Ville de Paris nous travaillons 1544h environ grâce à 8 jours congés supplémentaires dont nous disposons, par rapport aux 25 congés « normaux ». Grâce aux sujétions qui prennent en compte la pénibilité de nos fonctions, nous sommes des milliers à bénéficier d'une réduction supplémentaire du temps de travail. Et pourtant nous avons l'impression de passer notre temps au boulot !
La réduction du temps de travail est une avancée sociale nécessaire, permise par les conquêtes sociales des travailleurs et travailleuses qui nous ont précédées. Le progrès c'est de continuer à réduire ce temps de travail, c'est pourquoi les organisations syndicales de combat réclament le passage aux 32h. Le temps que nous perdons au travail ne sera remboursé par personne ! C'est aussi par la réduction du temps de travail que nous permettrons aux millions de chômeurs et chômeuses de trouver de l'emploi : travailler moins pour travailler toutes et tous.
Pourtant aujourd'hui l'attaque sur notre temps de travail consiste à nous obliger à passer aux 1607h annuelles, soit à renoncer à l'équivalent de 8 jours de congés !
Cela a au moins deux buts :
-harmoniser le temps de travail sur les 3 versants de la Fonction publique, pour « faciliter » la gestion, c'est-à-dire passer du personnel de l'une à l'autre plus facilement ;
-gagner du travail gratuit : à la Ville, 8 jours de plus par agent·e c'est équivalent au temps de travail de plusieurs centaines voire milliers de postes supplémentaires, sans un euro dépensé en plus ! Bien entendu la Ville souhaite l'appliquer ! Quel employeur s'assoirait sur du temps de travail gratos?
De plus nos patrons cherchent à faire coup double en revoyant le niveau des sujétions là aussi pour un souci d' « harmonisation » ! Derrière ce bluff il y a la volonté de baisser le niveau des sujétions voire d'enlever des sujétions à certains métiers !
Mais pour les agent·es c'est inacceptable. Partout nous constatons une baisse des effectifs, des cadences de travail toujours plus élevées et une fatigue qui s'installe chez nos collègues (arrêts maladies, dépressions, accidents de travail, etc). Et la crise sanitaire a amplifié le problème. Pour un service public de qualité, il faut recruter massivement des fonctionnaires et ne pas les abrutir à la tâche en leur laissant du temps pour vivre !
Face à ces attaques les collègues réagissent.
Le calendrier est serré car la date limite pour délibérer est fixée à juillet 2021. Dès le 17 novembre dernier, un rassemblement de la CGT (avec le soutien de FO) avait permis de réunir plusieurs centaines d'agent·es. Le rassemblement du 4 février à l'appel de l'intersyndicale était une vraie réussite avec environ un millier d'agent·es. De nouvelles dates arrivent avec une assemblée générale et une journée de grève et de rassemblement le 9 mars.
Mais si nous voulons gagner il faut augmenter la pression. Le seul moyen pour ça, c'est de nous mettre en grève non plus sur une journée, mais de façon reconductible.
La grève permet de paralyser ou désorganiser nos services, elle montre que nous sommes indispensables à leur fonctionnement et met l'employeur dans une posture délicate face aux usager·es. Mais la grève c'est aussi des centaines voire des milliers d'agent·es qui ne sont plus tenu·es de pointer au travail et qui ont le temps de réfléchir ensemble, s'organiser et agir pour faire pression sur la Ville. Imaginons juste 500 agent·es, soit 1% des effectifs, allant tous les jours rencontrer leurs collègues, distribuer des tracts aux usager·es, bloquer des mairies d'arrondissement, faire des actions de visibilité... Ça serait un rapport de forces très différent, et encore on ne parle là que d'1% des agent·es ! Nous sommes 55 000 à la Ville !
Dès à présent discutons dans nos services de la grève reconductible, parlons-en lors de l'AG intersyndicale début mars, et organisons un calendrier pour la mettre en œuvre !
BRÈVES
Discipline
Chaque année des dizaines d'agent·es sont révoqué.es par la Ville de Paris. Les élu·es en CAP constatent depuis quelques années que la Ville n'hésite plus à prononcer ces sanctions. Beaucoup d’autres reçoivent des exclusions temporaires de fonctions parfois très longues. Le plus souvent ce sont des agent·es de catégorie C, plus exposé·es à leur hiérarchie et au public, qui subissent ces sanctions. Pourtant le but des procédures disciplinaires n'est pas de régler les problèmes ou d'améliorer les conditions des services mais de maintenir la pression sur les agent·es en frappant durement celles et ceux qui se mettent ou sont mis en faute. C'est donc seulement par nous-mêmes que nous pouvons régler les difficultés avec les collègues: par l'organisation dans les syndicats, par la prise en main de nos affaires, nous pourrons régler les problèmes « par le haut » sans laisser la direction nous réprimer !
Petite Enfance
Forte mobilisation dans la Petite Enfance (privé & public) le 2 février, à l'appel du Collectif Pas de Bébés à la Consigne, contre la loi ASAP. La pseudo « Simplification de l'Action Publique » du gouvernement répond aux gestionnaires de crèches dont le seul intérêt est de baisser dangereusement le taux d'encadrement dans les crèches, et d'accueillir 15% en surnombre quotidiennement !
Fortement impacté·es par la crise sanitaire, les agent·es territoriaux parisien·nes de ce secteur se sont re mobilisé·es dès le 4 février contre la Loi de Transformation de la Fonction Publique. Reste maintenant à regrouper toutes ces colères pour construire le « tous ensemble », incontournable pour arrêter net ces attaques !
Aide sociale
Le secteur de l’aide sociale à Paris, une des villes les plus riches de France, est dans une situation de dégradation importante. Que ce soit au niveau des conditions de travail ou des conditions d’accueil et d’aide du public. La protection de l’enfance, qui devrait pourtant être un des axes fondamentaux et prioritaires, se voit gravement sous-évaluée en moyens humains et financiers. Pour les collègues ça se traduit par une surcharge de travail empêchant une réelle prise en compte des besoins des enfants, adolescent·es et jeunes adultes, par une pression quotidienne de la hiérarchie sur les résultats, etc. Dans les services, il manque déjà des postes lorsque tous sont pourvus, alors quand les collègues partent au bout de quelques mois par dépit, quand ils et elles sont placé·es en arrêt maladie, ou quand leurs postes sont éjectables à tout moment car en contrat précaire, c’est l’horreur sur les services. L’équipe du service éducatif pour les jeunes majeur·es, épaulée par la CGT en général, mène régulièrement des batailles contre les directives insensées. En 2019, un de leur mouvement de grève a permis l’embauche de 4 collègues supplémentaires. En juillet 2020, une autre lutte leur a permis de récupérer des RTT, que la direction comptait leur voler en pleine crise sanitaire pendant laquelle ils et elles se sont mobilisé·es. En décembre 2020, une mobilisation collective a permis de mettre une pression suffisante pour obliger la direction à reconduire une collègue en CDD, en vue de sa titularisation. A force les collègues ont bien compris : rien ne se négocie avec des directeurs et directrices qui n’ont en tête que de faire des économies sur leur dos. La dynamique collective et la combattivité permettent souvent de gagner le rapport de force. De nouvelles batailles internes se préparent, même si la toile de fond des restrictions du droit du travail et des conditions budgétaires se poursuit. Ainsi en parallèle des luttes internes et locales, il reste indispensable d’organiser et de participer aux luttes contre les politiques régressives et au profit des plus riches.