Il n’est jamais inutile de le rappeler, le 8 mars ce n’est pas la « journée de La Femme », mais la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Cette journée existe depuis 1910, son origine s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, dès la fin du 19ème siècle. Elle est aujourd’hui l’occasion de rappeler que les combats pour l’égalité sont toujours indispensables et que la lutte pour les droits des femmes et leur émancipation, c’est toute l’année !
En 2021, la lutte contre les inégalités hommes-femmes et pour les droits des femmes toujours nécessaire
Les violences sexistes et sexuelles, les stéréotypes de genre, les inégalités professionnelles – notamment salariales – sont toujours à combattre et concernent toute la société, tous les milieux et tous les âges. Parce que dans le monde : une femme sur trois subit du harcèlement sexuel au travail, que chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille, que les femmes et les filles constituent 72% des victimes de trafic d’être humain, que la violence scolaire basée sur le genre est un obstacle majeur à la scolarisation universelle et à la réalisation du droit à l’éducation des filles. Petit à petit, les femmes s’affranchissent du silence pesant sur les violences sexistes et sexuelles. Aujourd’hui partout dans le monde des milliers de femmes et d’hommes dénoncent ces violences ! Le silence se brise, des milieux du cinéma aux bancs des grandes écoles, en passant par les entreprises, les partis politiques et les syndicats, on balance les porcs !
L'accès à l'IVG reste un combat permanent et un élément du rapport de force pour l’égalité des droits, pour le libre choix, pour le droit et l’accès à la santé. Ces derniers mois, la Pologne a occupé une large part de l’actualité par les manifestations d’ampleur en défense de l’IVG. C’est l’Argentine qui a donné à ce combat toute sa dimension actuelle et a fait souffler un vent de confiance retrouvée. Après des décennies de combats idéologiques et de rue sur un continent maintes fois sous le joug de dictatures et de régimes autoritaires, les militantes argentines ont fait plier l’État et son alliée, l’Église catholique, en imposant une loi rendant légal l’avortement sans condition jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse
Pour lutter contre les inégalités dans le monde du travail, les femmes se sont emparées à maintes reprises de l’arme par excellence des travailleuses : la grève !
A travail égal, salaire non égal ! En moyenne, tous postes, secteurs et temps de travail confondus, il existe une différence de salaire net de 24 % entre les femmes et les hommes ; cet écart est de 18% sur l’ensemble des contrats à temps plein. Il s’agit de discrimination pure. Les femmes subissent particulièrement la précarité, les temps partiels imposés, les petits boulots précaires. Et par ces temps de licenciement, les premiers à pâtir sont les femmes car le plus souvent précaires, intérimaires. La pandémie et les confinements ont mis en lumière que les femmes sont indispensables au fonctionnement de la société et invisibilisées en permanence : les femmes, et toujours plus les femmes migrantes, sont majoritaires dans les emplois du soin, de la santé, de l’éducation, du nettoyage, du commerce. Elles sont sous-payées, peu ou pas reconnues … malgré les belles promesses et les applaudissements, rien n’a bougé ni revalorisation des salaires, ni embauches statutaires ! Pour les femmes comme pour l'ensemble de notre camp social, c'est pour toutes et tous et toute la journée que le 8 mars devrait redevenir un jour de grève générale. Car c'est le moyen qui nous permettrait à la fois de nous retrouver massivement dans la rue et de bloquer la machine économique au service du patronat et d'une société patriarcale devenue tellement insupportable !