Home / Éditorial
/ Après le 23 avril et le 1er mai, continuons à exprimer dans la rue la nécessité du tous ensemble !
Il y a eu beaucoup de monde dans les rues un peu partout en France samedi 1er mai. Cette année, la journée internationale de lutte des travailleurs et des travailleuses n'était pas confinée et cela s'est vu ! Plus de 150 000 personnes ont défilé, et c'est plutôt un succès au vu de contexte sanitaire qui reste un obstacle majeur aux mobilisations de masse.
Le 1er mai, il est à nous !
L'an dernier, les toutes petites minorités qui avaient tenté de braver l'interdiction de manifester le 1er mai avaient souvent écopé d'amendes ou de gardes à vue. Alors, ce 1er mai 2021 beaucoup de militants et de militantes, de syndicalistes, de salariés, de précaires, de jeunes, d'immigrés, de sans-papiers, de Gilets Jaunes, de retraités ont tenu à reprendre la rue, pour faire respecter ce droit acquis de haute lutte, et même parfois dans le sang, de pouvoir manifester le 1er mai. Les cortèges ont été souvent emmenés par les travailleurs et les travailleuses du secteur de la culture, intermittents, artistes-auteurs, contractuels... qui sont mobilisés depuis près de deux mois maintenant, avec bien d'autres salariés précaires et sous-payés, contre la réforme inique de l'assurance chômage. Cette journée a montré une nouvelle fois qu'il y a une disponibilité à la lutte pour plus de droits sociaux, mais aussi l'envie d'en finir avec la misère et l'exploitation ainsi que la profonde colère contre le gouvernement, incapable de nous protéger et de nous soigner, mais toujours prêt à nous faire les poches pour enrichir les plus gros !
Solidarité ouvrière face aux flics et à l’État !
L'agression violente d'une partie du service d'ordre de la CGT par quelques poignées de personnes dépourvues de tout sens de classe à la fin de la manifestation parisienne ainsi que la forte bousculade et les insultes racistes subie par le cortège CGT des livreurs à Lyon sont venues ternir le bilan enthousiasmant de cette journée du côté de notre camp social. Alors que la violence et la répression d'Etat sont toujours en embuscade, notamment à Paris, avec des méthodes policières devenues désormais récurrentes d'incursions au sein des cortèges, de découpage de leurs composantes, de harcèlement permanent des manifestants, l'heure est plus que jamais à l'auto-protection collective de nos manifestations et au réflexe de base d'unité face aux flics et au pouvoir. Celles et ceux qui ne le comprennent pas peuvent largement « passer de l'autre côté du cheval » et n'ont rien à faire au sein du mouvement ouvrier.
La suite.. vite !
Notre camp social est touché de plein fouet par la crise économique profonde du capitalisme, que la crise sanitaire aggrave. La course de vitesse est engagée pour un monde meilleur, débarrassé de la loi du profit, la course de vitesse est engagée aussi avec toutes les forces réactionnaires, l'extrême droite et bien d'autres, qui tentent de surfer sur la colère sociale profonde pour la détourner. Il y a urgence à reprendre l'offensive du côté du monde du travail et c'est en cela que la politique des directions syndicales est largement condamnable par leur passivité à proposer la moindre perspective de mobilisation d'ensemble dans les semaines voire dans les mois qui viennent ! C'est pour cela qu'il faut pousser partout où nous le pouvons à la construction de l'initiative du 12 juin, date d'une nouvelle manifestation nationale pour l'interdiction des licenciements et des suppressions d'emplois à l'appel des salariés de la CGT de l'entreprise TUI et de bien d'autres structures syndicales et politiques. Cette manifestation comme l'avait déjà fait celle du 23 janvier dernier sera une occasion de marcher ensemble, à la même heure, au même endroit pour rendre visible à la fois l'exigence d'un travail pour toutes et tous mais aussi la nécessité de préparer sérieusement l'affrontement avec le patronat et le gouvernement, sans plus tergiverser !