Lundi 3 mai, les collèges et lycées devaient rouvrir. Macron et Blanquer espéraient que cela se fasse sans casse, bien que le manque criant de personnels et de moyens ait conduit depuis le début de l’année à un énorme chaos dans les établissements. Mais les lycéens ne l’ont pas entendu de cette oreille.
Solidarité avec la jeunesse mobilisée !
En effet, alors que les élèves ont vu des heures de cours massivement supprimées du fait des fermetures de classe et des absences d’enseignants malades, alors que certains lycées sont en demi-groupe et d’autres non, plaçant les lycéens dans une situation d’inégalité, Blanquer prétendait maintenir son calendrier du bac comme si de rien n’était ! C’est pourquoi dès lundi, les lycéens ont commencé à bloquer leurs établissements, avec souvent le soutien des fédérations de parents d’élèves. Cela a conduit Blanquer à s’exprimer mercredi au JT et à annoncer que le contrôle continu serait pris en compte s’il était supérieur à la note obtenue. Mais cela n’a pas fait hésiter les lycéens mobilisés : jeudi et vendredi, ils étaient encore plus nombreux à faire grève, bloquer et manifester. Car ce qu’ils veulent, c’est l’annulation pure et simple des épreuves ! Car comment imaginer que des épreuves d’examens puissent avoir lieu alors même que les conditions d’enseignement étaient différentes selon les lycées ? Face à cette mobilisation, le gouvernement utilise maintenant l’arme de la répression : gazages, charges et interpellations à Paris, motard de la police renversant un lycéen à Marseille… Contre cette répression, notre solidarité doit être totale avec la jeunesse qui se mobilise !
Mobilisations aussi dans les autres secteurs….
La jeunesse mobilisée est celle qui a le plus fait parler d’elle cette dernière semaine. Mais les mobilisations ont lieu aussi dans les autres secteurs. Dans l’automobile, les grèves se sont multipliées depuis la fin avril : aux Fonderies de Bretagne, à la fonderie MBF dans le Jura, la fonderie AAW à Châteauroux dans l’Indre… Jeudi 6 mai, des rassemblements ont lieu devant l’usine Renault du Mans et l’usine PSA de Douvrin, avec plusieurs centaines de personnes à chaque fois. Car les grands groupes automobiles qui ont reçu des milliards d’aides publiques menacent maintenant de licencier à tour de bras !
A la Poste également, pour la première fois depuis des années, se prépare pour le 18 mai une grève d’ampleur nationale. Des intersyndicales se sont formées dans une cinquantaine de départements, et d’autres vont sans doute encore suivre. Car le ras-le-bol est généralisé face aux réorganisations et suppressions d’emplois, particulièrement après plus d’un an de COVID où postiers et postières ont été envoyés au casse-pipe au mépris des conditions sanitaires !
… Il est urgent de se regrouper !
Si les violences contre le service d’ordre syndical ont effacé les chiffres du 1er mai, les manifestations ont pourtant rassemblé cette année un nombre important de personnes, plus de 170 000 sur tout le territoire. Malheureusement, après cette journée réussie, les centrales syndicales n’ont annoncé aucune véritable suite, alors même que la colère gronde dans tout notre camp social.
Face aux attaques du gouvernement et du patronat, il est pourtant plus que jamais nécessaire de construire une riposte d’ensemble, en s’appuyant sur les luttes et mobilisations qui existent dans les différents secteurs. Le 12 juin prochain, les équipes militantes et organisations qui, autour des syndicalistes de TUI, avaient construit une première manifestation contre les licenciements le 23 janvier, appellent à une manifestation nationale à Paris contre les suppressions d’emplois et contre la réforme de l’assurance chômage. Une telle initiative pourra permettre de regrouper les secteurs qui se battent, les équipes qui cherchent à lutter, qui veulent en mettre au patronat et au gouvernement à son service ! Faisons de cette date une date de convergence contre la politique des patrons, de Macron et sa clique !