Macron en campagne… contre les classes populaires !


Sans surprise, le discours de Macron du 9 novembre a été un nouvel exercice d’autosatisfaction. Il s’est vanté que le chômage soit « au plus bas depuis près de quinze ans », que « le pouvoir d'achat [ait] continué de progresser » et que « la pauvreté [n’ait] pas augmenté ». Quel cynisme !

Un coup de pression contre les travailleurs et les travailleuses

Alors que plus de mille plans sociaux sont en cours, que les riches sont de plus en plus riches, que les prix augmentent et que les salaires stagnent, qui peut croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Des mesures ponctuelles, comme la prime de 100 euros pour les salaires inférieurs à 2000 ou les repas à un euro pour les étudiants et étudiantes, ne sont pas des réponses à long terme !

Ce qui est bien plus durable, c’est l’attaque contre les travailleurs et travailleuses privés d’emplois, qui voient leurs droits s’effondrer avec la réforme de l'assurance chômage. Et si cela ne suffisait pas, le président des patrons a lancé une nouvelle charge en annonçant que « les demandeurs d'emploi qui ne démontreront pas une recherche active d'emploi verront leurs allocations suspendues ».

Le chômage n’est pas dû au refus de travailler, mais aux licenciements dans le privé et aux suppressions de postes dans le public ! Non, les chômeurs et les chômeuses ne refusent pas des propositions décentes d’emplois ! Au contraire, beaucoup acceptent des bas salaires, des temps partiels imposés, des contrats précaires, des heures de transports, des boulots dans des secteurs qui n’ont rien à voir avec le leur…

Macron cherche à dédouaner l’État et le patronat de leurs responsabilités, à diviser le monde du travail en stigmatisant ceux et celles qui n’ont pas d’emploi et à mettre la pression sur ceux et celles qui en ont un. Son message est clair : si vous revendiquez trop, il y a des centaines de milliers de personnes qui n’auront pas le choix que d’accepter vos boulots !

Une riposte en ordre dispersé

Car les luttes sont nombreuses pour de meilleures conditions de travail, des augmentations de salaires ou contre les fermetures de sites. Elles ont lieu dans les transports, comme chez Transdev où, si la grève de huit semaines a été interrompue fin octobre, des mouvements ont lieu dans plusieurs villes et régions. Elles ont lieu dans l’industrie, comme chez Bonna Sabla dans les Yvelines, qui construit des pièces de construction pour les tunnels du Grand Paris Express, mais va fermer à la fin de l’année, et où les intérimaires demandent à toucher la prime de fin de chantier et la prime Covid, comme leurs collègues en CDI.

Et les dates de grève se multiplient : plusieurs ont déjà eu lieu dans différents métiers de la santé (sages-femmes, ambulanciers, infirmiers anesthésistes...), ou dans les transports routiers ; d’autres sont prévues, le 17 novembre à la SNCF, le 1er décembre contre le pass sanitaire dans les établissement culturels, dans le social et médico-social le 7 décembre, dans diverses collectivités, ou encore en Guadeloupe et en Martinique, où le pass sanitaire sert de prétexte aux licenciements et au flicage des populations.

Toutes ces luttes montrent que notre camp social ne baisse pas la tête, qu’il n’avale pas les couleuvres de Macron qui vante son bilan, de l’extrême droite qui veut nous diviser ou de tous les beaux parleurs qui n’ont à la bouche que les élections. Mais unifier nos résistances n’est malheureusement pas à l’agenda des principales directions syndicales…

L’initiative d’une manifestation nationale contre les suppressions de postes et les licenciements, le 27 décembre, prise directement par des boîtes en lutte et rejointe par nombre de collectifs ou sections syndicales, comme la CGT chômeurs, est un premier pas dans notre indispensable regroupement.

Pour notre campagne de riposte ouvrière, n’attendons pas le mois d’avril !

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