Formé en décembre 2013, le courant Anticapitalisme & Révolution du Nouveau Parti Anticapitaliste rassemble des militantes et des militants issus de différentes traditions du trotskysme, ou dont le NPA est le premier engagement politique. Notre courant vise à changer le NPA, son orientation et sa direction : la construction d’un parti anticapitaliste et révolutionnaire, pour l’intervention dans la lutte de classe, implique en effet de tourner la page d’une orientation basée sur l’interpellation permanente des partis réformistes, de lever les ambiguïtés stratégiques qui perdurent depuis la fondation du NPA tout en œuvrant à l’unité des révolutionnaires.
Aucune recomposition à la « gauche de la gauche » ne peut servir de raccourci pour gagner une réelle influence. Pour défendre notre propre orientation, il faut en avoir les moyens, c’est-à-dire disposer de militants capables de jouer un rôle dans la classe ouvrière et la jeunesse, non seulement pour soutenir les mobilisations, mais aussi pour saisir toute occasion de les impulser, d’y participer et de favoriser leur convergence. Sans délaisser aucun combat, nous voulons mettre l’intervention et l’implantation de notre organisation en rapport avec notre objectif stratégique : la prise du pouvoir par les travailleurs, qui ne pourra survenir qu’en dehors des institutions existantes et ne viendra d’aucune négociation avec la classe capitaliste. Par conséquent, notre perspective est la grève générale, un Juin 36 ou un Mai 68 qui aille jusqu’au bout : le renversement de l’État bourgeois et son remplacement par un nouveau pouvoir, issu des luttes des travailleurs et dirigé par eux.
C’est ce projet socialiste, communiste, en faveur d’une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les formes d’oppression, qui donne dès aujourd’hui son sens à notre activité politique. Ne voulant pas nous contenter de commenter les événements, nous cherchons à prendre des initiatives, car c’est sur la base des expériences de luttes actuelles du monde du travail et de la jeunesse que pourront se reconstruire une conscience de classe, et se forger une génération militante et un parti préparés à agir de façon décisive dans les conflits d’ampleur à venir. Cela nécessite de confronter ces expériences, d’en tirer les bilans, d’y réfléchir à la lumière de la situation présente, des expériences passées du mouvement ouvrier et des acquis du marxisme, pour penser l’actualité d’un projet révolutionnaire.
A&R est aussi le nom de la revue que nous publions et de ce blog.
Ce film raconte un épisode méconnu de la grève des mineurs britanniques de 1984-1985 : un groupe de lesbiennes et de gays londoniens – « Lesbians and Gays Support the Miners » (LGSM) – organisa des collectes et des concerts pour soutenir des grévistes et leurs familles contre la fermeture de leur mine.
Le scénario est porté par des acteurs remarquables, dont certains ont déjà fait leurs preuves au cinéma ou dans des séries de qualité (The Wire, Misfits, Sherlock). Les préjugés volent en éclats au rythme d’une bande son mêlant habilement des chants historiques du mouvement ouvrier aux tubes des Bronski Beat ou des Smiths. Pride est un film drôle, émouvant et terriblement inspirant, comme seul le cinéma social anglais sait encore en faire.
En voulant à tout prix voir dans cette histoire un paradoxe, celui de la jonction de deux univers que tout opposerait, la plupart des médias passent à côté d’une dimension majeure du film : face à l’injustice et à la violence sociale, face aux calomnies d’une presse qui vomit autant les grévistes que les « pervers », celles et ceux qui choisissent de se battre sont de la même communauté. Cette idée est symbolisée par la poignée de main qui orne la bannière du syndicat des mineurs.
Le film a pour toile de fond la politique réactionnaire et anti-ouvrière du gouvernement Thatcher, les premiers ravages du sida et les lois homophobes qui sévissaient encore. La scène finale est pourtant d’un optimisme contagieux, quand mineurs gallois et militants homos défilent ensemble en tête de la gay pride de 1985. Mais le récit n’est pas naïf, il illustre la force de la solidarité des opprimés, qui se poursuit malgré la défaite de la grève. En mettant l’accent sur la confiance qui naît entre un jeune homo communiste et un mineur syndicaliste, sur le rôle central que jouent les femmes, ou sur la façon dont un jeune gay s’affirme dans ce combat au cours duquel un vieux mineur peut faire son coming out, le film montre comment les luttes collectives transforment celles et ceux qui les mènent. Pride est un hommage à la solidarité et une touche d’espoir.