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/ USA : le racisme tue toujours
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Le 17 juin, 9 Afro-Américains ont été assassinés dans l’église AME à Charleston, Caroline du Sud. L’assassin, un suprématiste blanc âgé de 21 ans, Dylann Roof, est présenté par les médias dominants comme un « désaxé »...
Le lendemain, les drapeaux étaient en berne à Charleston... sauf le drapeau confédéré, à quelques mètres du Capitole de l’État. Cela a entraîné un débat national : pourquoi ce drapeau de la Confédération regroupant les États esclavagistes du Sud vaincus lors de la guerre de Sécession (1861-1865) se trouvait-il toujours là ? Selon ses défenseurs, ce drapeau ne représenterait pas la haine de l’autre mais simplement un « héritage »... Oui, un héritage du racisme qui perdure encore !
Alors qu’à la fin de la guerre de Sécession, les politiciens du Nord avaient promis l’égalité aux Noirs, ils ont vite reculé face au pouvoir des anciens propriétaires d’esclaves, et en retirant les troupes fédérales du Sud en 1877, ont mis fin à une période de démocratie politique et sociale dans le Sud et permis à la ségrégation de se mettre en place.
Si le mouvement des droits civiques a mis fin à la ségrégation du point de vue juridique dans les années 1960, tous les gains ont été escamotés par de nouvelles attaques contre la communauté noire, par le chômage et l’incarcération de masse des Noirs pour des délits non violents dans le cadre de la guerre contre la drogue.
De Ferguson à Charleston
Si le racisme du Sud offre les caractéristiques les plus outrancières, avec l’utilisation du drapeau confédéré et d’autres symboles réactionnaires, ainsi que l’existence de nombreux groupes suprématistes blancs, les meurtres d’Afro-Américains par les policiers (un toutes les 8 heures) sont un phénomène national, tout comme la ségrégation et l’exclusion des Noirs de toute opportunité économique.
Les candidats favoris républicain et démocrate à la présidentielle de 2016, Jeb Bush et Hillary Clinton, et le président Obama, sont favorables au retrait du drapeau confédéré, en espérant que cela calme les ardeurs de tout ceux qui luttent contre le racisme.
Depuis août 2014 et l’assassinat par la police du jeune Michael Brown à Ferguson, Missouri, les mobilisations de masse que ce crime a enclenchées ainsi que leur brutale répression par les forces de police militarisées ont attiré l’attention des médias et donné la possibilité à une nouvelle génération militante de prendre la rue et de refuser le « business as usual » des vieux leaders liés au Parti démocrate. Cependant, avec la cooptation d’une partie de la vieille génération militante afro-américaine et la brutale répression qui s’est abattue sur ses éléments les plus radicaux, tout est à reconstruire.
Stan Miller
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 296 (02/07/15)