Solidarité
internationale avec le peuple catalan et unité de la classe ouvrière
de l'État espagnol et de toute l’Europe!
Alors
que le gouvernement espagnol avait interdit le référendum qui a eu
lieu le 1er Octobre en Catalogne, et voulait empêcher à tout prix
les Catalans d’aller voter, l’auto-organisation populaire a
permis que le référendum ait lieu. Plus de 2 millions de personnes
se sont exprimées en faveur de l’indépendance. L’État espagnol
avait pourtant envoyé en Catalogne des renforts de la police et de
la guardia civil, résultat : plus de 1000 blessés pour avoir voulu
voter !
C’est
pourquoi, aucune négociation ni nouveau vote ne devrait avoir
cours : il faut reconnaître dès maintenant ce choix!
Une
journée de grève interprofessionnelle, convoquée au départ par
une intersyndicale indépendantiste, a ensuite eu lieu le 3 octobre
en Catalogne pour dénoncer la répression de Rajoy, le chef du
gouvernement espagnol et demander l’application du résultat du
référendum. Elle a été une démonstration de force de la classe
ouvrière et de la jeunesse de Catalogne. Et c’est bien cette force
qui devrait mener le processus d'indépendance. Car bien sûr,
l'indépendance ne peut pas être une fin en soi. Même républicaine,
la Catalogne n'échappera pas aux lois du capitalisme et à son
cortège d'oppressions et d'exploitation.
Les
patrons des banques catalans déménagent… Qu’ils s’en aillent
! Banque publique sous contrôle des travailleurs
En
effet, pourquoi juste après les résultats du référendum,
l'indépendance n’a pas été proclamée ? C’est justement parce
que, pour le moment, ce ne sont pas les travailleurs et les jeunes
qui dirigent le processus mais le gouvernement catalan. Et ce
gouvernement est une alliance entre la droite catalaniste (PdeCat) et
des socio-libéraux indépendantistes (ERC) et a été
particulièrement sensible à la pression du patronat catalan qui
s’est opposé frontalement à l’indépendance. Suite au 1er
octobre, les 2 principales banques catalanes ont déménagé leurs
sièges sociaux hors de Catalogne et elles ont été suivies par
plusieurs centaines d’entreprises. L’objectif du patronat est
clair : menace de délocalisations et chantage à l’emploi. Mais ce
ne sont pas les patrons qui font tourner les boîtes, ce sont les
travailleurs, en Catalogne comme en France ! Qu’ils s’en
aillent... Il faut placer ces entreprises sous contrôle des
travailleurs avec maintien des emplois et créer une banque publique.
Mais pour y arriver, il faudra en passer par une grève générale.
Et
c’est bien ce que le patronat catalan a compris puisque, pour
éviter qu’il y ait des suites à la journée du 3 octobre, il a
demandé et obtenu de l’Etat espagnol l’interdiction d’une
grève interprofessionnelle appelée la semaine suivante. Le préavis
déposé par le syndicat CSC a été cassé au dernier moment au
motif qu’il s’agissait d’une grève… politique !
L’État
espagnol : répression à tous les étages. Macron solidaire !
Pour
comprendre pourquoi Rajoy s’acharne autant sur la Catalogne et
pourquoi Macron et tous ses amis européens le soutiennent, il faut
revenir aux origines de l’État espagnol actuel. Son unité comme
nation est une des bases du régime actuel apparu suite à la
dictature franquiste et dont la constitution a été votée en 1978.
Tout ceux qui tiennent à la monarchie et à l'unité de l'État
espagnol d'aujourd'hui sont ceux qui fondamentalement défendent
l'ordre établi. Un ordre qui profite aux capitalistes de l’État
espagnol comme de l'Europe. Les travailleurs ont tout à gagner à
renverser cet ordre-là mais cela ne pourra se faire sans la
mobilisation de l'ensemble des salariés et des couches populaires de
l'ensemble du pays et même au-delà de ses frontières. Jusqu’à
jeudi dernier le président catalan Puigdemont hésitait encore, mais
la grève massive des étudiants et la pression de la rue lui ont
montré qu’il n’avait qu’une seule issue, l’indépendance qui
a été proclamée le lendemain par le parlement catalan.
En face le gouvernement Rajoy n’a
pas chômé : il a emprisonné les leaders des 2 principales
associations indépendantistes. Puis il a appliqué l’article 155
de la constitution pour mettre sous tutelle la Catalogne : président
et gouvernement et 150 fonctionnaires catalans démis de leurs
fonction, parlement dissous, etc. Et il a reçu le soutien de son
pote Macron qui n’a pas envie d’un mouvement à sa frontière qui
aille plus loin que la question de la république catalane en
remettant en question le pouvoir des patrons, qu'ils soient catalans,
andalous ou européens !. Une grève générale qui “déborde”
de l’autre côté des Pyrénées ça donnerait du baume au cœur à
toutes celles et ceux qui, ici, et partout en Europe, luttent contre
le pouvoir sans limite des capitalistes et de leurs serviteurs.
Rajoy, Macron, même combat ! Mais là-bas comme ici, les
travailleurs doivent se donner les moyens de faire aboutir leurs
revendications sociales et politiques par les grèves qui
bloquent l'économie, les manifestations, les assemblées générales
et ne pas remettre leur sort dans les mains de politiciens ou de
bureaucrates. En Catalogne, comme partout dans l'État espagnol,
comme ici, l'émancipation des travailleurs sera l’œuvre des
travailleurs eux-mêmes.