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/ Front social : et si on parlait grève générale ?
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Monté
en moins de deux semaines, le meeting organisé par le Front social le
14 mai dernier à la Bourse du travail de Paris a été un franc succès :
plus de 300 participants et déjà plus de 15 000 vues sur internet. Une
dizaine de militants CGT, FSU et SUD, impliqués dans les mobilisations
actuelles, sont intervenus sur la nécessité de construire la grève
générale. Nous publions ci-dessous des extraits de l’intervention de
deux de nos camarades.
Laurent Degousée (SUD Commerce) :
Sur Paris, rien que vendredi dernier, on a eu droit au rassemblement de
soutien aux agents des catacombes, 14 employés, tous en grève depuis
le 3 mai dernier, pour des embauches et une prime décente face à la
mairie de Paris ; mais aussi à nouveau la grève à Vélib’ où 85 % du
personnel a cessé le travail depuis le 17 avril dernier. La justice,
saisie par le repreneur, vient d’ordonner aux grévistes de cesser sous
astreinte tout blocage mais a aussi enjoint Smoove, le nouvel
exploitant, de cesser l’emploi illégal d’intérimaires recrutés pour
casser la grève. Enfin, il y a eu la manifestation de près de 200
salariés de McDo, dont plusieurs venus de Marseille, suivie d’une
occupation toujours en cours du restaurant de gare de l’Est qu’ils nous
demandent de venir renforcer.
Ces grèves multiples,
elles partent des revendications élémentaires de ceux qui les mènent et
il faut tout faire pour qu’elles soient satisfaites mais quand on
atteint un tel pic, comment ne pas voir derrière l’aspiration à un monde
plus juste, bref à une autre société ? C’est pourquoi il ne faut pas
dire que le mouvement social exclut le mouvement politique ; il n’y a
jamais de mouvement politique qui ne soit social en même temps.
Gaël Quirante (SUD Poste 92) :
Il serait temps de discuter de comment on se met en grève, comment on
amplifie la grève, comment on la généralise, comment on construit une
grève générale. Et une grève générale, c’est autre chose que de juste ne
pas travailler, ça s’adresse à d’autres personnes que celles qui ont un
emploi : une grève générale, ça veut dire qu’à un moment donné, avec ou
sans emploi, c’est une grève qui pose la question de qui décide dans
nos vies.
Le 22 mai au soir, on fait la proposition que
des membres de l’AG inter-gares, que des postiers, que des étudiants,
etc., appellent à une assemblée interprofessionnelle pour qu’on soit le
double, le triple de ce qu’on est ici et qui permette de discuter des
perspectives. Le 26 mai, on nous propose une manifestation où il y aura
tout le monde, tant mieux. Est-ce qu’il n’y aurait pas besoin de donner
de la visibilité au travers d’un cortège qui dise clairement :
aujourd’hui public-privé, notre objectif, c’est la grève générale !
Pour revoir le meeting en entier :