Ce produit, utilisé dans l’agriculture intensive, possède de faibles coûts de production mais est également très explosif. Abandonnée par un riche homme d’affaires, la cargaison est pourtant restée au port depuis 2014, sans que les autorités libanaises ne réagissent, en dépit des avertissements de la douane au cours des dernières années. Ce drame est donc clairement de la responsabilité des dirigeants libanais, qui ne se sont pas soucié du danger que cela représentait pour la population. Dans un premier temps, le président Michel Aoun, a même voulu faire croire à une attaque par missile ou bombe, afin de ne pas endosser la responsabilité de la situation !
Cependant, la population n’est pas dupe, car elle a tourné sa colère vers le gouvernement : les manifestants ont envahi le ministère des Affaires Étrangères, le ministère de l’Environnement, et celui de l’Énergie, ainsi que l’Association des Banques. Lundi 10 août, ces soulèvements de masse, qui demandent la fin de la corruption et dénoncent la gestion du pays par les dirigeants, ont même poussé le gouvernement à démissionner. Or, ces révoltes populaires ne sont pas nouvelles. En effet, en octobre, des mobilisations avaient déjà eu lieu contre le régime et l’ensemble de la classe politique libanaise.
Les soulèvements actuels sont durement réprimés par la police libanaise… et la France ! Non seulement Macron intervient dans la droite lignée de l’impérialisme, comme si le Liban était encore sous mandat de la France, mais en plus les grenades lacrymogènes utilisées contre les manifestants sont vendues par la France, notamment par l’usine Alsetex. Encore une fois les capitalistes se serrent les coudes pour protéger leurs intérêts face aux besoins et à la révolte des classes laborieuses !
Contre l’impérialisme et l’ingérence, contre la corruption du gouvernement, soutien aux manifestant-e-s libanais-e-s qui luttent pour leur auto-détermination !
Laura
