Interdiction des néo-nazis grecs : une lutte exemplaire

Le 7 octobre dernier prenait fin le procès du parti néo-nazi grec Aube dorée. D'importantes manifestations ont eu lieu à Athènes, rassemblant des milliers de travailleurs et de travailleuses, de jeunes, grecs ou immigrés, avec ou sans papiers. La justice a finalement tranché en qualifiant le parti d'organisation criminelle.

Mais ce ne sont pas les juges qui ont fait tomber Aube dorée, cette victoire est bien au contraire le fruit d’une lutte acharnée des organisations ouvrières et antifascistes pour que la bourgeoisie rompe ses liens avec ce parti.

En 2013, l'assassinat du rappeur Fyssas sur ordre direct de la direction d'Aube dorée avait provoqué un énorme mouvement de protestation. Auparavant, jamais aucun gouvernement ne s’était inquiété de la montée en puissance du fascisme. Au contraire ces néo-nazis étaient largement soutenus et financés par de nombreux patrons, tandis que les grands médias n’avaient de cesse de les « dédiaboliser ».

Ce n’est pas non plus le parti de gauche Syriza, avec son antifascisme de salon, qui a permis de gagner le combat. En prétendant combattre l'extrême droite au travers des institutions, il n'a fait que renforcer ce parti qui se prétendait « anti-système ».

Ce n’est que face à un mouvement antifasciste massif et déterminé, à une situation proche du soulèvement, que la bourgeoisie grecque a fait le choix d’abandonner ses alliés fascistes.

Non seulement le combat contre Aube dorée a permis de se débarrasser de cette organisation, mais il a aussi permis de faire entendre un autre discours politique, entraînant bien au-delà des seuls cercles antifascistes habituels.

Le mouvement ouvrier grec a fait de sa lutte un exemple à suivre.

En France non plus, nous ne vaincrons pas le Rassemblement national et le reste de l'extrême droite en attendant 2022, et en votant pour le candidat capitaliste le mieux à même de barrer la route à Le Pen ! Nous la ferons tomber par nos mobilisations contre le racisme dans les quartiers populaires et aux côtés des sans-papiers, par nos luttes contre le patronat qui exploite et licencie : nos ennemis ne sont pas ceux et celles qui n'ont pas la même nationalité ou la même origine que nous, ce sont ceux qui ne font pas partie de notre classe sociale !

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