Amazon : les profits augmentent ... et la colère et la résistance aussi !


L’entreprise Amazon, avec ses 320 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2020, ses milliers d’entrepôts à travers le monde et son management invivable, est devenu l’un des emblèmes d’un capitalisme sorti renforcé des débuts de la pandémie. Quand les entrepôts connaissent un turn-over permanent d’intérimaires, Jeff Bezos voit sereinement ses profits augmenter. 

Aux Etats-Unis, malgré des obstacles à l’organisation collective et après des tentatives de mise en mouvement des salariés ces dernières années, notamment pendant le premier confinement, 3000 salariés d’un entrepôt de l’Alabama se sont prononcés en faveur de la création d’une section syndicale au sein de l’entreprise, une première dans l’histoire d’Amazon. C’est prometteur quant aux possibilités locales de lutte mais également dans ce que ce combat pour la défense des travailleurs face à une entreprise en apparence intouchable offre comme exemple pour des milliers d’autres entrepôts et laisse espérer comme future inversion du rapport de force.        

En Italie, le 22 mars dernier, la première grève au sein d’Amazon a été suivie à 75% sur des revendications concernant les conditions et les rythmes de travail. Ce sont 9500 travailleurs des entrepôts et 15000 chauffeurs qui ont arrêté le travail pour protester contre le turn-over incessant des salariés, pour un contrôle de la charge de travail et la réduction du temps de travail. 

Ces formes d’organisation collective sont le signe que l’accroissement de l’exploitation ne va pas sans résistance et laissent présager les nécessaires explosions sociales qui viendront fragiliser et finalement mettre à bas ce monde fait d’exploitation et de misère qui ne profite qu’à une minorité.

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